Catharisme d'aujourd'hui
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 Le vrai visage du catharisme, Anna Brenon La Louve éditions

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Chantal

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Le vrai visage du catharisme, Anna Brenon La Louve éditions  Empty
MessageSujet: Le vrai visage du catharisme, Anna Brenon La Louve éditions    Le vrai visage du catharisme, Anna Brenon La Louve éditions  EmptySam 27 Avr - 17:19

Partant d'une interrogation personnelle, à savoir : quelles furent les conditions favorables à l'implantation du catharisme dans la société occitane ? Anne Brenon nous livre une étude sociologique très intéressante de ce que j'appellerai la « société cathare » , dans une période de son histoire comprise entre 1180 et 1230, période que l'on peut considérer comme celle de son apogée sociale et culturelle.  
Son analyse porte sur trois milieux sociaux de la société occitane ayant abrité et vécu le catharisme à des degrés divers : le milieu des châteaux, donc de la noblesse ; le milieu des bourgs ou castra , où naissait la première bourgeoisie française ; le milieu des grandes villes et ses populations disparates.
Au fil de son étude, on découvre que le succès de l'implantation du catharisme en Occitanie, est dû à l'établissement de ses « assises » dans le contexte social le plus réceptif de l'époque, celui des castra, gros bourgs ruraux et seigneuriaux, lieux où étaient alors réunis les principaux secteurs de vie de ces régions agricoles et en même temps lieux de passage et d'échange privilégiés. Ces bourgs , caractérisés par des barrières sociales bien plus perméables que dans toute autre société de l'époque présentèrent alors une raison supplémentaire pour une diffusion aisée d'une religion adoptée en tout premier lieu par la classe dominante des seigneurs ruraux.
La noblesse occitane, dans le premier quart du treizième siècle ne ressemblait pas à à celle des régions du Nord de la France.
On sait que dès son apparition, le catharisme fut soutenu par la haute noblesse des seigneurs comme par la petite noblesse de bourgade, mais leur implication dans la foi cathare fut bien différente.
- Le milieu des châteaux. Parmi les grands seigneurs châtelains de la haute noblesse (comte de Toulouse, vicomtes de Carcassonne, de Béziers ,de Foix, de Trencavel, etc…) définitivement compromis comme protecteurs d'hérétiques dès les années 1170, certains jouèrent bien leur rôle de défenseurs lors de la croisade militaire (comme Termes, Carcassonne, Foix ou plus tard Quéribus), d'autres ne participèrent pas comme Peyrepertuse ou Puilaurens. De même plus tard, lorsque l'Église fut réduite à la clandestinité, peu de grands seigneurs châtelains jouèrent un rôle de protecteur pour les proscrits,( Quéribus, peut-être Puylaurens, Montségur évidemment).
- Le milieu des bourgs ou castra. C'est dans ces bourgs que pouvaient se croiser en bonne intelligence la petite noblesse rurale appauvrie par l'émiettement de ses seigneuries, les chevaliers , la bourgeoisie d'affaires émergente, une classe marchande dynamique , un artisanat de plus en plus diversifié, ainsi que les paysans proches.. Ce singulier brassage de classes, favorisé par le déclin des petits pouvoirs locaux, fut un espace idéal pour les chrétiens participant au monde du travail et liés par là au monde nouveau de l'économie et des échanges. Ces hobereaux des castra qui fournirent l'essentiel des effectifs du clergé cathare de la première heure, restèrent pour la majorité d'entre eux, fidèles jusque dans la clandestinité et jusqu'au bûcher à la foi cathare. Devenus Chrétiens, il dérogèrent sans problème à la règle aristocrate, tenant publiquement leur atelier de tissage à Cordes ou ailleurs, comme Sicard de Figueiras ou Gilhem de Virac. Ce sont aussi les derniers faydits croyants, dépossédés de tous leurs biens que l'on verra au début du siècle suivant, escorter et protéger la fuite et l'errance des derniers Bons Hommes de l'Église de Pèire Autier.
Pour illustrer le milieu du bourg, Anne a choisi deux places fortes symboles du catharisme florissant : Le Mas-Saint-Puelles et Fanjeaux .

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Chantal

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MessageSujet: Re: Le vrai visage du catharisme, Anna Brenon La Louve éditions    Le vrai visage du catharisme, Anna Brenon La Louve éditions  EmptyMar 30 Avr - 14:35

Les grandes villes .    Pour finir avec ce compte- rendu de lecture sur l'expansion du catharisme de 1180 à 1230, il faut aussi aborder le milieu des grandes villes. On le sait déjà, la population des grandes villes occitanes, dans cette période précise, ne fut pas aussi largement gagnée par le prêche des Chrétiens que la population des bourgs.
Si l'on signale, dès avant le milieu du XIIe siècle la présence de nombreux "tisserands" à Toulouse, Carcassonne et  Albi, le catharisme fut surtout le fait des cours comtales et des notables de la bourgeoisie et de l'artisanat.
Il faut se rappeler que dès le début de la première croisade, certaines grandes villes payèrent très cher, le fait d'avoir protégé leurs hérétiques. Rapides rappels de dramatiques faits: 
- Béziers, 22 juillet 1209: massacre de la population biterroise, soit de 10 000 à 20 000 personnes. Et Arnaud Amaury ( écrit Michel Roquebert) dans son rapport à Innocent III, trouve que ce jour-là la Providence a fait merveille. Parmi les massacrés, 222 religieux hérétiques signalés. Ce pourcentage de Chrétiens dans une population d'environ 15 000 habitants indique une implantation cathare importante.
- Carcassonne: On ne possède aucun nombre sur la population de cette époque, mais on sait que  jusqu'au bout d'un siège éprouvant, restée fidèle à son vicomte, elle dut tout abandonner et quitter la ville en braies et chemise, privée de son seigneur cruellement jeté dans un cul-de-fosse pour attendre la mort. 
- Toulouse dont la résistance politique nous est relatée dans la « Chanson de la Croisade», connut à plusieurs reprises un vrai mouvement populaire, au nom du Paratge, noblesse de cœur et tolérance, puissante identité où se retrouve tout un peuple sous l'étendard de son comte Raymond VII contre une armée d'invasion sans concession. À Toulouse, comme à Carcassonne, comme à Béziers, comme dans toute ville occitane, les Cathares, qu'ils furent simplement tolérés, écoutés d'une oreille attentive ou simplement  aimés , ne gênaient personne et furent longtemps protégés par une société bien plus ouverte et tolérante qu'ailleurs. Cette expression idiomatique de «Paratge»,   est peut-être bien le plus parlant symbole de cette société occitane d'alors. Il est vrai aussi que la résilience  toulousaine avait eu de quoi se "former" face à la confrérie blanche, véritable milice terroriste de l'évêque catholique Folquet, surnommé   « l 'évêque des diables». Cette confrérie,  Ku Klux Klan avant l'heure, attisait les haines contre les protecteurs d'hérétiques et brûlait les maisons jugées peu orthodoxes. En réaction aux exactions de l'Inquisition, les mouvements populaires  à Toulouse Carcassonne ou Albi furent toujours plutôt favorables et prirent toujours la défense du catharisme urbain.
Les documents d'Inquisition nous fournissent davantage d'informations sur les cathares de Toulouse, Carcassonne et Albi pour la seconde partie du Moyen-Âge. Les registres dénombrent 250 Cathares à Albi pour une population de 8 à 10 000 habitants; 2500 à Toulouse pour 25 à 30 000 habitants. À Carcassonne, une proportion de 6% de la population semblait encore cathare vers 1300. Anne Brenon rappelle que tous ces nombres sont des minima , tous les croyants et Chrétiens des villes n'ayant pas été forcément dénoncés à l'Inquisition. 
C'est dans la suite de cet excellent travail de Anne, intitulé «Le dernier des cathares, Pèire Autier» (poche, tempus) que vous pourrez découvrir le quotidien des réseaux croyants et des maisons clandestines, croiser le  chemin des  chrétiens de ces temps-là dans les villes de Toulouse et de Limoux.

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