Le 6 mai dernier en Dordogne, à Saint-Aubin de Cadelech, Jean-Claude Dugros, le vice-président du Bornat dau Perigòrd (école félibréenne) donnait une conférence sur le catharisme. C'est comme une petite "révolution" dans ce pays, je m'y suis donc rendue. J. C. Dugros est surtout et avant tout un occitanniste ( membre de l'Escðla Occitana, animateur d'ateliers de langue d'Oc, traducteur de contes occitans, collecteurs de textes occitans du bergeracois, etc…) mais aussi conférencier à ses heures; conférences sur la vie et l'œuvre de Jasmin Mistral, sur la croisade contre les Albigeois, le rattachement du Languedoc à la France, les femmes cathares (traces de ces conférences à rechercher). C'est un chercheur qui maîtrise parfaitement l'histoire de la croisade, et n'hésite pas à citer les historiens qui ont réhabilité cette période volontairement occultée ; E. Leroy Ladurie, J. Duvernois, M. Roquebert, A. Brenon, et, honnête et modeste, précise que l'on peut lui signaler les erreurs qu'il a pu commettre au sujet de la religion, cette dernière n'étant pas vraiment son domaine de prédilection. Même si en fait sa conférence portait davantage sur la mise en lumière de la croisade en Périgord et des seigneurs locaux qui la vécurent, il a su souligner l'originalité de ce christianisme médiéval qui faisait fi des hiérarchies, appliquait l'égalité des sexes en son sein, ne réclamait pas la dîme au peuple .Il a rappelé que c'était une religion basée sur la non-violence, l'Amour- Bienveillance, l'ascétisme et la pureté d'une vie apostolique dans une société alors sous la férule d'une Église catholique corrompue et toute puissante. Lui aussi, comme Bruno, s'attache à penser une correspondance entre la société médiévale du Paratge et la diffusion du catharisme dans la grande Occitanie.
Le public (une trentaine de septuagénaires environ) s'est montré intéressé et plutôt connaisseur de la croisade ( à la retraite, on a enfin le temps de lire selon notre cœur). Á ses lacunes possibles qu'il affichait, un auditeur lui a répondu: « Franchement, je ne crois pas que vous ayez fait des erreurs (sur le catharisme);je suis entrain de lire Déodat Roché et vous parlez bien des mêmes choses.» (sic)
Personnellement j'ai relevé deux erreurs, tellement répandues:
- Le mot catharisme ne serait apparu qu'au XIXe siècle.
- Le catharisme était une religion dualiste: les cathares croyaient en deux dieux: - un dieu Bon qui n'était pas de ce monde
- un dieu Mauvais qui gérait ce monde.
Il est vrai qu'il n'est pas facile de comprendre et encore moins d'expliquer la doctrine d'un religion alors qu'elle ne vous habite pas.
Ce 6 mai aura permis de rappeler le catharisme à quelques esprits curieux du Périgord , et même s'il y a encore tant à faire pour nous, croyants, j'étais tout simplement heureuse d'avoir pu assister à cet «évènement».