Les origines du catharisme

L'histoire du catharisme, telle qu'elle est transmise par la plupart des historiens, s'arrête bizarrement au 10e siècle (vers 967 env.), date à laquelle est supposée avoir été écrite une lettre d'un moine catholique à propos d'un bulgare nommé Bogomil.
Mais ces historiens refusent de remonter plus loin dans le temps, au motif que les documents disponibles sont religieux donc non fiables. Pourtant la lettre qui leur sert de référence est, elle aussi, religieuse, mais là cela ne semble pas les gêner.
La France est le seul pays au monde qui a fait le choix de séparer ce qui relève de l'État de ce qui relève de la religion. C'est pour cela que le fait religieux fait peur à nos universitaires.
Mais si on respecte la méthodologie adaptée qui impose de réunir toutes les sources disponibles afin de les comparer pour séparer les faits de leur interprétation, on peut trouver des indices à partir desquels une histoire de ce christianisme particulier peut être reconstruite.
Nous pouvons en parler ici.

Présenter le laïcité à la française comme étant la séparation de ce qui relève de l'Etat de ce qui relève de la religion est très réducteur. La laïcité, c'est avant tout la liberté de pratiquer la religion de son choix ou bien de ne pas pratiquer de religion, liberté accompagnée du devoir de ne pas créer de trouble à l'ordre public. C'est pour garantir cette liberté que l'Etat doit être neutre et impartial, contrairement aux pays où il existe une religion d'état qui s'impose aux autres. L'histoire des religions a toujours été enseignée dans le cadre des sciences humaines dans nos universités. Si ce n'est pas le cas du catharisme, il faut chercher la cause ailleurs. Sans doute l'Eglise catholique et son inquisition ont effectué un travail d’éradication suffisamment efficace et profond pour qu'il ne vienne pas à l'esprit des universitaires d'en étudier l'histoire sept à huit siècles plus tard. Le sujet nous passionne certes, mais nous devons admettre qu'il puisse ne pas passionner tout le monde. Il y a quelques jours dans un documentaire sur la route de la soie qui traverse en Asie centrale des anciennes cités ayant pratiquer le manichéisme, j'ai dû subir le commentaire suivant : en France au moyen-age, le manichéisme fut pratiqué par les cathares. Après cela, comme dirait Souchon : Tais-toi et rame!  Jean-Paul

Séparer ce qui relève de l'État de ce qui relève de la religion revient bien à rendre à chacun la liberté d'associer l'État à ce que sa conscience lui inspire. Je n'y vois rien de réducteur. La laïcité c'est peut-être avant tout respecter l'autre sans s'arrêter à ses idées.
Cela me rappelle ce merveilleux poème d'Aragon si bien mis en valeur par Juliette Gréco : La rose et le réséda.

Jean-Paul a écrit:

 Il y a quelques jours dans un documentaire sur la route de la soie qui traverse en Asie centrale des anciennes cités ayant pratiquer le manichéisme, j'ai dû subir le commentaire suivant : en France au moyen-age, le manichéisme fut pratiqué par les cathares. Après cela, comme dirait Souchon : Tais-toi et rame!  Jean-Paul

C'est plutôt le gnostique qui est manichéen, pas de mélange, tu es richesse ou tu es pauvreté pour pas choquer, dit crûment, tu es vivant ou tu es mort...

Je sais bien que les cathares n'étaient pas manichéens. C'est bien pour cela que le commentaire que j'ai cité m'a choqué.
Vous avez raison, qualifier la laïcité de séparation alors qu'il s'agit d'une liberté, ce n'est pas réducteur, c'est faux. Je vous rappelle que le ministre de l'intérieur de gouvernement français est également ministre des cultes, que les plus hautes autorités religieuses sont régulièrement reçues par le Président de la République et que ce dernier s'est déplacé à Marseille pour accueillir le Pape. Où est la séparation? La seule contrainte est pour les fonctionnaires qui, dans l'exercice de leurs missions ne doivent porter aucun signe ostentatoire d'appartenance à une religion et de même pour les élèves de la maternelle au lycée. Les usagers de l'Etat eux peuvent venir avec tous les signes religieux qu'ils souhaitent. Où est la séparation? Jean-Paul

La séparation est dans la façon dont l'État et les religions fonctionnent. En effet, les religions n'ont juridiquement qu'un seul objet statutaire : organiser des cultes publics. L'État, de son côté, ne peut en aucune façon agir de façon discriminatoire envers une religion. La liberté que vous évoquez va de soi dans ce contexte réglementaire, mais elle ne lui est pas exclusive. Une démocratie qui n'a pas acté cette séparation tolère néanmoins la liberté de culte. C'est le cas aux USA et même en Israël. Par contre, cette liberté est refusée dans les régimes politiques brutaux qui imposent une religion contre les autres : théocraties, dictatures, etc.

Jean-Paul a écrit:

Vous avez raison, qualifier la laïcité de séparation alors qu'il s'agit d'une liberté, ce n'est pas réducteur, c'est faux.

La laïcité a été instituée en France par la loi de 1905, créant séparation des Églises et de l'État. Certes, à titre individuel cela peut être vu comme la liberté d'agir en conscience dans le cadre légal, mais au niveau collectif il s'agit d'une séparation entre les rapports qu'entretenait l'État avec les religions et ceux qui lui sont désormais dévolus. On peut même dire qu'il s'est agit d'un divorce tumultueux. Nous avons donc deux faces d'une même pièce : pile l'État se retire de tout rapports avec la religion et impose aux citoyens de ne plus se laisser imposer quoi que ce soit par des croyances qu'ils ne partagent pas et face, la liberté pour chacun de choisir, en conscience, une opinion religieuse ou non.