Je trouve cette remise à plat du déconstructionnisme bienvenue. Comme c'est triste de constater qu'en «pays cathare» on peut arriver à oublier le sens de ce mot! Dans ce monde, l'adulte n'est souvent pas mieux loti que le petit enfant qui ne sait pas différer ses désirs. Il semblerait, en effet que pour beaucoup d'entre nous, englués que nous sommes dans le monde du tout achetable et consommable tout de suite, nous n'ayons plus la latitude nécessaire pour, selon l'expression de Guilhem, correctement « définir notre réalité spirituelle personnelle». Nous la traitons alors avec les mêmes sentiments primesautiers que ces objets du tout consommable tout de suite. C'est évidemment méconnaître cette spiritualité de l'introspection, de l'étude difficile du Bien et de la quête personnelle de l'essence divine. Dans le catharisme, aucun compromis possible avec le temps C'est un de ses défis de taille . C'est aussi un empêchement certain pour trouver la liberté de conscience nécessaire à se définir sur sa propre réalité spirituelle si en plus on fait fi des études historiques et des connaissances acquises jusqu'à ce jour. Or, ces dernières ,aujourd'hui, fournissent assez d'éléments sûrs pour entreprendre la résurgence d'un catharisme authentique ( des bons chrétiens médiévaux) tel que le pratique l'e
cclesia cathare de Carcassonne, résurgence à l'antipode de toutes illusions ésotériques, romantiques ou légendaires puisqu'elle a pour principe la règle de Justice et de Vérité.
Le message de ce prêche est on ne peut plus clair: vouloir adapter le catharisme au monde moderne en faisant fi des prescriptions de cette Règle, base du catharisme médiéval, c'est rejeter les «fondements du catharisme», et donc par conséquent c'est rejeter le catharisme.
On peut comprendre aussi grâce à ce prêche toute l'importance du long noviciat cathare symbole du chemin à accomplir pour s'extraire du temps et de la société mondains , de se défaire des règles du monde pour progressivement adhérer à celles de la Règle de Justice et de Vérité. Enfin, on comprend aussi, qu'avant même tout cela, il y a l'éveil.
Ce beau concept ne doit pas néanmoins nous faire fantasmer. L'éveil est rarement à l'origine d'une chute de cheval suivie d'une flagrante révélation comme a pu le vivre Paul, il n'est pas dû à un miracle soudain autant qu'inexplicable, il ne peut être créé par un rituel shamanique ou un exorcisme quelconque… Je retiens de tout cela que l'éveil "est" le chemin, dans le sens où il est toujours à redéfinir, toujours à parfaire en tant que quête du Bien.
Merci enfin Guilhem, pour cette phrase éclairante:
- Citation :
- «Quand on observe une difficulté à se nourrir dans le respect des prescriptions cathares, il faut se dire que cela est dû à un éveil encore insuffisant, il faut alors accepter son état personnel et continuer à méditer sur ses imperfections afin d'approfondir son avancement jusqu'au moment où ces règles nous deviendront naturelles».
Aussi important que le «connais-toi, toi-même», il faut surtout ne pas se leurrer, ne pas se mentir, ne pas tricher avec soi-même.
Une dernière image dont je commence à vraiment comprendre le sens. Les termes ne sont peut-être pas vraiment les suivants mais vous retrouverez et le sens et l'auteur:
« C'est en se retournant que l'on voit le chemin parcouru».
Je souhaite ardemment que tout visiteur de nos forums prenne connaissance de ce prêche pour bien saisir que tout œcuménisme, tout syncrétisme proposés par les néo-catharismes variés et divers se trouveront toujours en incompatibilité totale avec cette spiritualité cathare dont la «vocation est de mener sa voie chrétienne dans la solitude».