La vérité historique : Christ et Jésus

Je suis l'aimable proposition de Pierre et ferai donc le 11 décembre mon prêche sur ce thème, ce qui permettra de faire une lecture élargie de ce sujet.

Cher Guilhem, j'en suis ravi et te remercie d'avoir choisi ce thème pour ton prochain prêche, que je relaierai avec joie sur ma page Facebook.

Moi aussi, je suis ravie, car ce sujet n'a pas fini de faire couler de l'encre !

Cher Guilhem, merci pour ton prêche détaillé et concret très axé sur la vérité historique, et, c'est mon avis, un peu moins sur Jésus et Christ. J'avoue être un peu resté sur ma faim car je m'attendais à ce que tu détailles un peu plus la vision cathare de Christ et de Jésus comparée aux autres visions chrétiennes. 
La christologie cathare mérite, selon moi, d'être explicitée en détails en raison des différences majeures entre celle-ci et la vision judéo-chrétienne, mais aussi en raison de l'inconnaissance que les gens, "spécialistes" médiatisés du catharisme inclus, en ont. Cela permettrait aussi de donner la vision cathare de Marie, personnage central en cette période de Noel, mais aussi lors de Pâques, qui est aussi l'objet d'un culte spécifique de la part des catholiques et des orthodoxes.

J'entend ta frustration, mais je n'ai rien d'autre à dire sur Jésus que ce qu'en disaient les cathares : vu que Christ ne s'est jamais incarné, si Jésus a été vu de son temps, c'était au mieux sous la forme d'une apparition (illusion d'optique) et plus vraisemblablement par association d'idée entre un homme remarquable assimilé à son message ou un homme s'étant présenté comme étant Christ, à la façon de Manès.
Le reste est juste affaire de polémiques forcément stériles qui ne peuvent intéresser les cathares puisque leur point de vue est totalement contraire à la croyance générale qui a besoin d'une famille divine, miroir des familles terrestres.

Justement, je pense qu'il serait intéressant que tu explicites clairement ce point de vue cathare dans un prêche, et les conséquences logiques qui en découlent dans la pratique ecclésiale (pas d'adoration de la croix, pas d'images, pas de culte marial ni des saints, aucun rôle central de l'eucharistie dans le culte, et j'en oublie sûrement) car le public est soit athée, soit en général de culture judéo-chrétienne, et n'en a donc aucune idée.

Je ferai plutôt une publication pour ne pas concentrer les prêches sur des questions cosmogoniques.

Si l'on parvient à prendre la même distance intellectuelle avec la Torah, ( et, mais avec plus de circonspection bien sûr avec le N.T.)  qu'avec la mythologie Gréco-latine comme avec les autres grandes mythologies de l'histoire de l'humanité, le personnage de Jésus et la réalité quant à son existence ne pose plus de problème. Comme le souligne très justement Guilhem, ce personnage « éliminé de la façon la plus misérable » pour être crédible dans le rôle qu'on lui avait destiné, se devait donc d'être merveilleux pour pouvoir entrer dans le panthéon des figures mythiques qui l'avaient précédé. Il est évident, en outre  que la représentation   judéo-chrétienne de Jésus définie dans  la Passion et de la crucifixion va totalement à l'encontre de la vision christique cathare. Á son tour, semble-t-il,  l' Église catholique romaine en se rattachant à cette littérature du "merveilleux judaïque", a choisi de s'éloigner du fait historique. C'est pour cela qu'il est vraiment nécessaire de s'attacher au contenu du texte et de bien discerner le contenant. Nos ancêtres cathares l'avaient déjà compris au Moyen-Âge.

Les doctrines évoluent plus vite que les mentalités, ce qui oblige souvent à masquer ce qui gène faute de pouvoir l'éradiquer dans les consciences.
En France sous la Révolution, Robespierre a contourné l'échec de l'«athéisation» de la société française en inventant le culte de l'Être suprême.
Jésus n'est rien d'autre que le moyen de cacher la forte fidélité d'une population au culte de Mithra. Même profil, même date de naissance, etc.
Pourtant, plusieurs siècles plus tard des statuettes de Lares se trouvaient encore dans les maisons chrétiennes.
Les syncrétismes étaient un moyen simple d'imposer de nouvelles divinités dans un panthéon pré-existant, ce qui permet de conquérir les esprits sans choquer.

Une autre option, plus radicale, étant la guerre de conquête (Cf. Charlemagne contre les Saxons), puis, trois siècles après, la croisade avec, à partir de la création des Dominicains, son versant judiciaire institutionnalisé: l'inquisition.

On peut asservir les hommes, pas les consciences. Au contraire, la violence renforce souvent les convictions intimes. Et même quand on arrive à supprimer la partie émergée d'un iceberg, la partie immergée se reconstitue et finit par ré-émerger; comme chez les… cathares !

C'est le point positif dans l'histoire de la foi, comme dans celle des idées; on ne peut asservir les consciences. Elles peuvent dormir ou paraître endormies, mais elles gardent la possibilité de s'éveiller n'importe quand. « L'Esprit souffle où il veut. »