Il faut comprendre que l'histoire du catharisme s'est toujours faite par «sauts de puces» qui ont modifiés la compréhension historique et parfois religieuse.
En gros, au Moyen Âge on considéraient les cathares comme manichéens, faute d'avoir des arguments ciblés à leur opposer. Cette lecture est toujours restée sous-jacente jusqu'au milieu du 20e siècle, malgré de nombreux documents qui auraient dû alerter les historiens.
Avec, Déodat Roché, Lucienne Julien et Simone Hannedouche, via un puissant média : Les cahiers d'études cathares (192 numéros publiés) s'est insinué une forme d'ésotérisme issu à la fois de la Théosophie de R. Steiner, mais aussi d'une lecture ésotérique du manichéisme. Il a fallut attendre 1976 et la publication de La religion des cathares de Jean Duvernoy, pour que le caractère strictement chrétien des cathares soit reconnu, même si cet auteur de confession protestante a cru y voir une forme d'origénisme.
Il y a toujours un courant marginal du protestantisme pour tenter de faire du catharisme l'ancêtre du protestantisme, alors que c'est au valdéisme qu'il faut attribuer ce rôle.
En fait le catharisme est strictement et authentiquement chrétien et pagano-chrétien pour être plus précis, ce que Ruben Sartori le premier et moi-même avons démontré en reconstituant la filiation apostolique depuis le premier siècle, même si nous divergeons un peu sur la période soi-disant gnostique.