Philosophie: libre-service

En parlant de vérité et de connaissance, que nous dit Jean 14 ?
6 Jésus lui répond : « Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ; personne ne va vers le Père sans passer par moi.
7 Puisque vous me connaissez, vous connaîtrez aussi mon Père. Dès maintenant vous le connaissez, et vous l’avez vu. »

Citation :

La perfection est un chemin, non une fin.

Proverbe coréen

Ce n'est, à mon humble avis, ni un chemin, ni une fin, mais un état final recherché. 
La perfection est, selon moi, l'état final de tout esprit saint qui a réussi à retourner au Père et à faire un avec lui, qui est parfait en tout.

La perfection comme état final recherché m'apparait bien illustrée dans les extraits suivants de lettres de Paul :

- aux Corinthiens : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
- aux Philippiens : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
- aux Colossiens : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
- aux Hébreux : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
On peut aussi se référer à ces extraits de la première lettre de Jean : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Je pense ,au contraire que le terme de "chemin", dans sa connotation de mouvement, d'avancement et de conduite (cf; Paul) est vraiment pertinent pour décrire la "démarche", l'approche philosophique cathare, depuis l'éveil jusqu'à l'ataraxie. Paul semble appréhender ainsi la progression chrétienne si l'on s'attache aux verbes choisis: 

Citation :

avancer vers la perfection. . . Je poursuis ma course pour tenter de saisir. . . conduire à sa perfection. . . Le fils conduit pour l'éternité à sa perfection. . .mener à la perfection. . . 

Le chemin choisi par le croyant, et le chemin cathare notamment, se fait dans le mouvement l'action qui permet d'avancer, l'action consciente volontaire, et c'est aussi une " quête" perpétuelle quant au but que l'on tente de saisir ,  inaccessible ici-bas. Nous  avançons , conduits, menés par notre  foi, affirmés  par nos études et notre  travail personnel autant que par nos  échanges avec nos coreligionnaires qui nous accompagnent  sur ce chemin et nous évitent l'égarement possible sur les sentes de traverses solitaires .
Paul donne une juste image de ce chemin, lorsqu'il précise qu'il << tente de saisir >> ou encore quand il dit: 

Citation :

Vous êtes venus vers Dieu, et vers les esprits des justes amenés à la perfection.

Il s'agit bien d'une quête qui se fait en avançant, avec notre foi pour construire notre chemin vers le Bien. 
Je pense que le très beau poème d' Antonio Machado ne dit pas autre chose. 

Citation :

Marcheur, ce sont tes traces, ce chemin et rien de plus;  
Marcheur, il n'y a pas de chemin, 
Le chemin se construit en marchant.  
En marchant se construit le chemin, 
Et en regardant en arrière
On voit la sente que jamais
On ne foulera à nouveau. 
Marcheur, il n'y a pas de chemin
Seulement des sillages sur la mer. 
traduction: José Parets- Llorca

C'est beau, n'est-ce pas? Il y a là toute notre petitesse et la potentielle perfection de notre essence divine.

Bonjour Chantal, concernant la démarche cathare je pense exactement la même chose que toi. La voie cathare est bien un chemin qui vise à atteindre l'état de perfection dans le bien, état qui ne peut être atteint en ce monde.
Mon post visait le proverbe coréen, qui me parait inexact dans sa définition de la perfection.

Chemin, voie, sente, route, et Dieu sait quoi encore qu'importe. Ce qui compte c'est de  cheminer vers notre but.
Maintenant, en considérant les embûches et les difficultés, cela me semble plus ressembler à un trek.

La colère est-elle notre plus grand ennemi? 
C'est ce que prétend le poète latin, Publius Syrus (85-43 avant notre ère):

Citation :

Vaincre la colère, c'est triompher de son plus grand ennemi.

D'autre sentiments me paraissent plus pernicieux, comme la jalousie par exemple. Alors que la colère peut être saine, comme celle de Jésus dans le temple par exemple. Qu'en pensez-vous?

Quand on veut se rapprocher de la perfection, la moindre vétille est notre plus grand ennemi.
Le sentiment le plus pernicieux est celui qui vous touche le plus : l'égotisme, la vanité, l'impulsivité, l'impatience, etc.

A noter que l'épisode des marchands du Temple apparaît dans les quatre évangiles. 
Quelle serait, cher Guilhem, l'interprétation cathare de ce passage du NT?
Jésus peut-il avoir été violent? 
Il me semble que nous avons ici affaire à un incident qui intéressera avant tout la communauté des circoncis de Jérusalem et pas celle des païens de culture grecque.
Ce Jésus-là se comporte à l'image de prophètes hébreux qui l'ont précédé et qui ont attiré le courroux du Démiurge, qu'ils pensent être Dieu, sur les juifs pécheurs, à l'image des reproches que Jésus fait aux marchands qui profanent la sacralité du temple par leurs activités sacrificielles lucratives.
Il s'agit donc, selon moi, d'un récit centré sur le Jésus, potentiellement historique,  'descendant de David', et qui n'est pas Christ tel qu'il s'est manifesté à Paul.

OK. Il est donc important d'avoir une conscience" pointue" de toutes ses faiblesses. L'introspection systématique est une pratique difficile à mener dans le temps ( du monde).

Encore une fois n'oublions pas que ces textes racontent une histoire transmise par tradition orale. Elle a donc été construite dans le but d'impressionner le public analphabète de l'époque. Ce passage me donne l'impression d'être construit pour critiquer le système ecclésial juif qui fait des sacrifices une occasion de commerce, ce que les chrétiens critiquent vertement.

Saint-François de Sales (évêque et théologien, (1567-1622):

Citation :

Une demi-heure de méditation est essentielle sauf quand on est très occupé. Alors une heure est nécessaire.

C'est dommage qu'il ne précise pas de quelles occupations il parle. S'il s'agit d'actions effectuées dans le monde, je comprends tout à fait la nécessité de rallonger le temps de méditation, alors essentiel à l'auto-analyse de nos actions, par contre s'il s'agit d'occupations intellectuelles, je pense que l'échange est plus fructueux que la méditation. Mais peut-être que je n'ai pas saisi correctement la pensée de cet auteur ?

Peu importe la durée et l'intensité de la difficulté ; ce qui est évident c'est que plus ce monde nous harcèle, plus nous devons nous plonger dans la spiritualité.

Je réflexionne  
Il y a qui, il y a quoi derrière le miroir de ma salle de bain? Rien!
Se pourrait il que je sois la salle, l'écran, le projecteur et le film?

Là, c'est ton âme d'artiste qui joue le démiurge 

Pour bien commencer l'année je me propose de cogiter cette profonde parole d'Aristote (-384 -322):

Citation :

Le courage est la première des qualités humaines car elle garantit toutes les autres.

Une autre du même sur le même sujet :

«Le courage est un juste milieu entre la peur et l'audace.» Étique à Nicomaque

Que l'on peut mettre en parallèle de celle-ci : «Le courage n'est pas le contraire de la peur : c'est la capacité d'agir malgré la peur et face à l'adversité.» Vikas Swarup - Pour quelques milliards et une roupie (2014)
NDLR : auteur du livre qui inspira le film Slumdog millionaire.

«Aime le vérité, mais pardonne à l'erreur» Voltaire (1694-1778)
Dans le catharisme, le pardon n'est pas de mise: étant tous des entités égales en tant que partie de l'Esprit unique,  nul n'est supérieur à son semblable, nul ne peut juger son semblable, nul  n'a donc la latitude de pardonner.
L'erreur commise en notre encontre, préjudice ou douleur provoquée par un(e) semblable, doit donc prendre le chemin de l'oubli pour pouvoir retrouver notre paix antérieure, pour pouvoir retrouver l'Amour que nous lui portions avant cette erreur. Sinon, l'erreur est irrémédiable et le Mal prend la place de l'Amour. Il ne s'agit donc pas de pardonner mais de comprendre  qu'on n'est pas meilleur. Un vrai combat avec l'ego!

Pythagore (-570 - 480): «Apprends à faire silence. Que ton esprit en paix écoute et absorbe.»
Le b a ba, me semble-t-il, pour apprendre à se détacher du monde.

«Il vaut mieux suivre le bon chemin en boitant que le mauvais d'un pas ferme.»
Parole sage, ne trouvez-vous pas? 
Elle est de Saint Augustin (354-430)

Comme quoi il y avait aussi du bon en lui.