Entamer le chemin

Je viens de publier à l'instant un court texte de Philippe dans lequel il exprime sa vision actuelle du cheminement spirituel.
Cela me semble important que chacun fasse de même, car mettre par écrit ce sujet très intime permet de le formaliser et de l'ordonner dans sa tête.
Autre avantage : revenir lire ce que l'on a écrit quelques années plus tard pour suivre son avancement et, qui sait, découvrir son éveil. C'est ce qui m'est arrivé sur un autre site.

Merci bonne journée

De rien. Je rappelle ainsi à tous qu'ils peuvent proposer ainsi leur vision spirituelle à un moment donné.

Concernant votre publication, je voudrais évoquer un point qui est très intéressant car il est largement diffusé dans la population, pour des raisons culturelles selon moi, et qu'il pose des problèmes à ceux qui s'intéressent au catharisme au point de les voir parfois renoncer à aller plus loin.

L'attrait du monde, dont on voit mieux la beauté apparente que la malignité profonde est une pierre d'achoppement pour beaucoup quand ils découvrent que le catharisme ne fait pas dans la dentelle à ce sujet.

En effet, pour les cathares la totalité du monde (univers connu et inconnu) est la création du Mal, par l'intermédiaire de son démiurge que nous appelons le diable (diviseur) depuis le Moyen-Âge.

Ce faisant les cathares font également un sort à une autre conception qui est que l'homme est sur terre pour progresser et devenir meilleur, de vie en vie.

Pourquoi le monde n'est-il pas d'extraction divine ? Pour les cathares la réponse est simple : le principe du Bien est par définition parfait et absolu dans le Bien. Il ne peut donc rien laisser émaner de lui qui ne soit strictement à son image. Or, le monde est corruptible (il se modifie et se dégrade avec le temps), il est soumis au temps, il peut être mauvais et même souvent le bien qu'il produit n'est pas universel. Donc, si Dieu était responsable de cela il ne pourrait pas être le principe du Bien.

Si l'homme porte en lui une part de l'Esprit unique émané du principe du Bien, il ne peut se satisfaire d'être ainsi dans un espace dominé par le Mal. Or, il y est. Ce ne peut donc être que contre son gré. Cela explique l'emprisonnement et les tuniques d'oubli. Par conséquent l'homme n'est pas ici en formation, mais en prison. Enfin, l'homme est le seul être sur terre à s'interroger sur une transcendance spirituelle. Cela veut donc dire que les parcelles divines ne sont emprisonnée qu'en lui et non dans les animaux, les végétaux et les minéraux. Il ne faut pas confondre vibratoire, sensible et conscient.

«Car du minéral à la plante puis à l'animal, ne suis-je pas dans une forme de cruauté plus ou moins dissimulée?» écrit Philippe. Cette réflexion me rappelle qu'au Moyen-Âge nos ancêtres cathares avaient cette conscience aigüe du mal qu'ils causaient et éprouvaient de la culpabilité si par mégarde ils écrasaient un insecte. Ce sentiment est aussi le mien. J'avouerai que lorsque Guilhem me raconta cette anecdote, je fus heureuse de "toucher" du doigt la sensibilité des bonshommes. En fait cette sensibilité, que l'on pourrait même appeler sensiblerie aujourd'hui m'a rassurée alors, et m'a permis d'appréhender différemment ma grande empathie, mon «attrait» disons-le pour la nature. En fait, je tente de faire de cette terrible « pierre d'achoppement» un outil pour pouvoir continuer mon chemin. Je me dis qu' en aimant le «tout vivant» «tout sensible», je peux progresser sur le chemin de la non-violence absolue, et que les progrès alors obtenus seront à même de me fournir les armes nécessaires pour tempérer et émousser mes sens. Cette succession d'étapes me paraît nécessaire pour parvenir à la Bienveillance.
Notre cage mondaine nous a tellement éloignés « de la lumière divine», Philippe, que pour la retrouver, revenir au Bien qui est enfoui en nous, on doit inévitablement faire le deuil progressif de tous ces faux-semblants engendrés par nos sens, qui nous abusent. Aujourd'hui je sais que le «Bien suprême» n'est ni dans le vin, ni dans la vigne, ni dans le vigneron s'il ne va lui-même le chercher. La quête est difficile mais passionnante!

Vos deux réponses sont très claires
Ne prennent t elles pas pour autant la bienveillance sur le plan « négatif »
J’explique mon point de vue. Avant de mettre comme solution à la bienveillance la non violence, je commencerai par le côté « positif »
L’aide à mon voisin, la visite à un parent malade, la transmission du peu que je connais… comme l’a fait sœur Theresa
Donc avant de ne plus manger de bœuf (c’est presque une boutade) je pense que les Cathares avaient d’autres actions
Je veux en prendre pour exemple un passage du seul livre Cathare que j’ai lu : la maison Cathare n’est pas isolée, pas monastique comme je l’ai comprise mais ouverte et chaleureuse à tous
Mais je m’égare peut-être ?
Amicalement Philippe

La non-violence absolue me semble être le summum du positif au contraire et elle englobe les points que vous évoquez. C'est un peu comme si on trouvait plus positif de parler d'alimentation suffisante et de logement plutôt que d'absence de problèmes liés à la vie courante.
En employant des termes généraux, les cathares créent une situation ouverte en ce sens qu'ils ne fixent aucune limite à l'exercice de la Bienveillance.

Bonjour
Petite question qui me turlupine : les cathares ne croient pas en la genèse telle qu'elle est écrite dans la bible ?
En effet Dieu à partir du tohu bohu (le néant ? une masse informe ? ) donne naissance au ciel et à la terre, puis les mers, puis les plantes ... je résume et peut être pas dans l'ordre mais comme nous sommes dans l'éternité cela ne devrai pas être une problème.
Hors dans nos échanges vous me dites que seuls les humaines ont une étincelle divine ou bien dois-je comprendre que seul les humain ont conscience de cette transcendance ?
Amicalement

Les cathares considèrent que la Genèse, avec toutes ses incohérences, raconte de façon imagée l'action du démiurge et pas celle de Dieu.
Vous trouverez sur le site ma proposition d'interprétation de l'épisode du jardin d'Éden. https://www.catharisme.eu/3-la-religion/r-nt/la-genese-une-affaire-dinterpretation/

Oui, seuls les humains semblent disposer de cette parcelle divine, sinon nous aurions déjà remarqué des animaux manifestant une tentative de rapport à la divinité transcendante.

j'aime beaucoup cette interprétation de la genèse : en effet cela confirme mon idée qui est que Dieu ne peut pas partir d’un vallée morne (ou tohu bohu) puis d’insuffler une parcelle divine, cela serait contraire à sa pureté dans le Bien.

Je vais lire avec plaisir votre article cité

Pour les animaux il y a pourtant un précédent : « Saint François d’Assise (1182-1226), populairement appelé le « Saint aux oiseaux » au siècle du romantisme, est renommé depuis toujours pour son amour extraordinaire des animaux : oiseaux, poissons, fourmis, abeilles, lapins, agneaux, loups.
Pourquoi les aimait-il ? D’abord, parce qu’ils sont créatures de Dieu. Il se plaisait à les appeler « frères » et « sœurs », puisqu’ils ont pour origine le même Créateur. On dit qu’il avait une prédilection pour les animaux souffrants et pour ceux, qui, comme les agneaux, lui rappelaient le Sauveur. »

Comment interpréter cette histoire, ou devons-nous la classer en histoire ?
amicalement

C'est une compréhension typiquement judéo-chrétienne qui considère ce monde comme œuvre de Dieu, malgré ses imperfections. L'astuce judéo-chrétienne a consisté à charger l'homme de ce qui provoque le mal dans ce monde afin d'en exonérer Dieu. Donc ce brave homme, qui a mes yeux avait tout pour être sauvé, croyait plaire à Dieu en se dévouant pour les animaux.
Il ne faut pas chercher à gober tel quel un élément émanant d'un groupe religieux externe au catharisme, mais comprendre comment il a été construit et l'étudier à la lampe de notre connaissance cathare.

Ainsi, selon la Genèse, Iahvé nous a créé à son image. J'espère que non si cela se réfère à nos corps de boue et au monde pourri dans lequel nous vivons. Mais s'il s'agit de notre parcelle divine, alors là je dis oui.

Pas si bête! En voulant « plaire à Dieu» Saint François d'Assise aura réussi à s'attirer la sympathie de tous ceux qui aiment les animaux. Pour moi, si tous les animaux vivant sur la terre pouvaient déjà bénéficier du respect humain (de façon universelle), j'y verrais une actualité de la Bienveillance, et ne doutons pas que cette planète nous paraîtrait moins laide.

Guilhem a écrit:: Vous trouverez sur le site ma proposition d'interprétation de l'épisode du jardin d'Éden. https://www.catharisme.eu/3-la-religion/r-nt/la-genese-une-affaire-dinterpretation/

J’ai bien apprécié le ton humoristique de cet article
Cependant très vrai quant aux bidouillages de toutes sortes pour que ça colle. Mais il y a toujours des trous, des fêlures visibles
Amicalement Philippe

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