Cette monographie du catharisme accompagnée d'une bibliographie fournie apporte de nombreuses réponses à toute personne découvrant le catharisme, tout en clouant au pilori la masse pseudo- littéraire des écrits farfelus sur ce sujet, mais rassurez-vous, je ne veux pas jouer au critique littéraire. La "revue de littérature" est indispensable pour ceux qui voudront aller plus loin sur le chemin. Je me suis replongée dans la lecture partielle du livre pour retrouver mes premiers sentiments; c'est la" relecture-madeleine" et ça fonctionne à tous les coups!
Pour ma part les chapitres qui ont été "révélateurs" pour moi, dans le sens où ils m'ont permis de mieux cerner ma foi et ensuite incitée à "choisir mon chemin", sont ceux qui traitent de la philosophie, de la cosmologie et enfin j'ai trouvé des" recettes à la méditation" dans les textes concernant la pratique ecclésiale.
En premier lieu, la définition de la foi cathare comme "étape ultime de la raison" m'a permis de reconsidérer de manière tout autre la religion en même temps que l'image de Dieu. Le principe divin "inconnaissable et indémontrable ", principe du Bien, m'a ,si je puis dire, réconciliée avec une spiritualité qui ne me semblait pas à ma portée. Lorsque je me pensais athée, mon idée de Dieu "à l'état larvaire" se résumait dans les cogitations philosophiques des cours du lycée (genre: l'humain a inventé Dieu afin de s'élever, de devenir meilleur, donc si Dieu existe, il est une part de moi). La dernière pensée n'était pas fausse, elle manquait néanmoins de conscience. C'est dans ce livre, avec les commentaires de Guilhem sur le "livre des deux principes" et l'explication du concept cathare sur la relation entre l'Être et le Néant que j'ai pris conscience que je pouvais moi aussi prétendre à une spiritualité, tout autre que celle infusée par notre culture judéo-chrétienne. La définition de Guilhem du principe du Bien comme
- Citation :
- représentation mentale d'un objectif spirituel destiné à nous faire comprendre notre nature réelle.
m'a ,je ne saurais pas dire pourquoi, libérée d'une culpabilité quant à la véracité de ma foi en Dieu.
Il est vraiment essentiel pour moi que,( et je cite encore Guilhem)," notre réflexion sur Dieu l'affranchisse des contraintes mondaines et le porte à la hauteur d'un concept."
Le chapitre relatif à la cosmologie qui conçoit le monde comme le résultat du Mélange du Mal avec l'Être m'a paru aussi tout de suite logique , je conçois qu'il ne soit pas éternel, la difficulté est de s'en détacher. Pour m'aider à avancer j'ai adopté le concept tripartite de l 'Être et je distingue mon âme mondaine de mon âme spirituelle (esprit prisonnier) pour aiguiser ma conscience du monde.
Le texte "Religion du Livre et Religion de l'Esprit" m'a aidé à faire une lecture critique de la Bible sans culpabiliser.
C'est enfin avec les conseils pour un "lâcher-prise au quotidien" que j'ai emprunté des recettes utiles et notamment la pratique méditative du Père Saint qui répétée silencieusement sous ma cathédrale de grands arbres m'apporte une égalité d'âme sans pareille.