La citerne d'eau

Guihlem nous donne une image très intéressante dans un prêche : l’idée que nous somme des citernes remplie d’eau. L’eau représentant l’Esprit Saint. Nous rajoutons ou enlevons des séparations dans cette citerne mais l’eau reste inséparable du tout et surtout l’idée que nous restons contenu dans le corps d’oubli, la prison que représente les parois de la citerne qui ne prendrons fin qu’à notre séparation définitive de ce monde.
 
Ma réflexion est sur le fait des actions pour enlever des parois : l’éveil doit consister à enlever toutes les parois pour que le jour de la séparation l’Esprit Saint forme un tout en nous pour retourner au Bien en totalité (si non il y a une autre vie probatoire)
 
Ces actions sont-elles de quelles formes : si je fais le Bien, est-ce vraiment un Bien ou un bien avec une conséquence positive ou négative que je ne maîtrise pas, ou simplement je dois me retirer de ce monde en mode non-action (le moins je fais le moins je casse ) ?

L'image du réservoir avec des séparations étanches me sert pour expliquer que chacun de nous (compartiment) est partie d'un tout (réservoir) dont la séparation n'est qu'apparente puisqu'il suffit de retirer les séparations pour lui rendre son unité.
Notre action n'est donc pas d'enlever les parois, mais de prendre conscience de leur existence. Ainsi nous comprenons que nous ne sommes qu'un tout partiellement prisonnier ici-bas.
Une fois cette prise de conscience acquise il nous faut faire le tour de la prison pour savoir comment en sortir. Notre présence dans ce monde contre notre gré n'est pas une excuse pour y demeurer passifs. Nous devons donc exprimer le bien qui nous habite autant que nous le pouvons, même si c'est un bien partiel.

Merci pour la précision entre enlever et prendre conscience des séparations, je pense que ma manière de l’exprimer est, en effet, floue
 
J’en reviens à la notion de bien même partiel : vous prenez l’exemple d’un chasseur que l’on rétribue pour qu’il laisse partir l’animal (s’il n’est pas trop blessé). La somme d’argent peut ainsi se transformer en « un coup à boire au bistrot du coin » mais aussi « une inscription de son enfant à l’école »  
 
Donc en fait je ne sais jamais si j’ai fait le bien, et donc la notion de plus ou moins pire de mon action de bien est en jeu ? et dans les deux cas : d’action ou de non-action
 
Donc faut-il que je regarde cette action de bien uniquement pour mon bénéfice ? c’est compliqué pour moi

amicalement

En libérant l'animal pris au piège, donc supposé vivant et apte à surmonter son traumatisme, comme cela figure dans le Rituel cathare du Nouveau Testament cathare de Lyon, vise à limiter la souffrance de l'animal, donc le mal qu'on pense qu'il ressent.
En compensant la perte du chasseur (ou braconnier) on effectue un don qui, par définition, est un abandon pur et simple. Ce que celui à qui je donne va faire de mon don ne me regarde pas. Je ne suis donc pas concerné par les conséquences de ses choix.
J'ai agi pour limiter une souffrance sans léser personne. Mon action est sans rapport avec mon cheminement qui relève d'un investissement spirituel. La notion judéo-chrétienne de action-récompense est extérieure au catharisme.

Je comprends mieux la notion avec un don pur et simple, sans contre partie
 
L’action est donc immédiate et détachée des conséquences bonnes ou mauvaises de l’utilisation ultérieure du don
 
« Aimez-vous les uns les autres » (commandement Christique mais aussi Cathare) est comme un don pour nous sortir ou prendre conscience de notre citerne ?
 
De notre peur de la paroi non réelle du point de vue du Bien mais moins réelle pour nous dans notre condition chutée

C'est le rappel que, contrairement à ce que le démiurge tente de nous faire croire, nous sommes tous une part — artificiellement séparée — d'un tout unique. Donc, nous ne sommes pas en compétition, mais en aide mutuelle.

Une petite précision : je pensais que chacun de nous était une citerne, mais en relisant le post je me rends compte que la citerne représente le tout dans le bien (d'ou la paroi de la citerne n'existe pas)
 
Et ce sont les séparations qui nous définissent individuellement en apparence dans le Tout
 
Alors ma méprise de croire que l’on peut supprimer les séparations est fausse bien entendu
 
Merci