Jésus-Christ versus Jésus et Christ ?

Quand on lit les rituels cathares, on trouve de nombreuses formules trinitaires qui semblent compatibles avec la doctrine des Eglises qui acceptent les conciles œcuméniques (Orthodoxie, Catholicisme, Luthéranisme et Calvinisme). Or la thèse cathare affirmant que la création matérielle est mauvaise implique qu’il est impossible que Dieu (plus exactement le Fils de Dieu, appelé Jésus-Christ) se soit incarné, car la perfection divine ne peut se mélanger au mal (le corps humain matériel). 

Dans un de ses derniers ouvrages (Théorie de Jésus, p. 41), Michel Onfray rappelle que dans l’Antiquité, on aurait trouvé trois prépuces de Jésus, conservés après sa circoncision . C’est sans doute une légende, mais cela renvoie à la matérialité de l’incarnation : Jésus-Christ avait-il des pulsions sexuelles ? Est-ce bien son corps et son sang dans l’eucharistie (thèse acceptée par les Eglises sauf le Calvinisme) ? Qu’en est-il des fluides corporels autres que le sang ? 

Comment alors interpréter les formules trinitaires des rituels cathares ? Est-ce que Jésus a existé comme homme et non comme Dieu incarné ? Est-ce le Christ comme messager de Dieu qui a pris une apparence humaine en faisant croire qu’il agissait comme tous les hommes, y compris en mangeant ? Quelles différences y a-t-il entre le Christ et le Saint Esprit dans le catharisme ?

Pour les cathares, l'idée que Jésus n'ait eu aucune réalité visible n'étaient pas acceptable par la société et les aurait conduit à l'extermination immédiate. Nous qui vivons dans un monde débarrassé de la prégnance judéo-chrétienne violente, cette réflexion est possible. Quand les cathares disaient que Jésus avait une apparence de corps et qu'il avait souffert la passion en apparence et que sa résurrection était une illusion, nous pouvons émettre l'hypothèse de la non-réalité de l'existence d'un homme appelé Jésus.
Et il existe de nombreux points à proposer à l'appui de cette thèse, même si aucun n'est suffisant pour constituer une preuve irréfutable. Mais si Jésus avait vraiment existé, s'il était vraiment l'incarnation divine porteuse du Message, s'il avait vraiment réalisé les miracles énoncés dans les textes, comment expliquer que Paul, qui vivait à Jérusalem quelques années plus tard et qui reçut le Message christique de façon strictement spirituelle, ait pu mettre trois ans avant de venir rencontrer ceux qui avaient soi-disant accompagné Jésus ? La raison est que cette histoire était encore mal connue et pas tout à fait écrite à son époque et qu'elle fut finalisé après sa mort. Peut-être qu'un homme fut lui aussi inspiré comme le fut Paul et qu'il décida de se faire le porteur du message divin au point que, plus tard on l'identifia à un envoyé divin (un peu comme Jean baptiste), ou que des hommes ayant compris qu'ils auraient le plus grand mal à convaincre leurs semblables aient inventé ce personnage et son épopée pour frapper les esprits.

Si j'ai bien compris, les cathares étant iconoclastes, le débat de l'existance ou réalité historique de "jesus-christ" n'a aucun intérêt.
L'important est le message christique, ce qu'on dit de lui, comme trouver le sens d'un poème ou l'intérêt d'un texte.
Débattre de sa réalité historique ne peut de toute façon que mener à de pseudo-vérités, et servir seulement un dogme, si on croit aveuglément qu'il existe, et lui vouer un culte sans savoir pourquoi; ou servir ses détracteurs qui n'auront rien dit de plus que leurs "adversaires", sans preuves du contraire à exposer.

Effectivement, mais c'est un élément central du dogme judéo-chrétien qui oblige à répondre par la logique à des assertions profondément illogiques. D'aucuns vont même jusqu'à affirmer que nier l'existence physique de Jésus exclue du christianisme, alors qu'en réalité le christianisme se réfère à… christ et pas à Jésus.