Mon frère n'est pas mon prochain

Voilà un des points de friction entre judéo-christianisme et catharisme.
En fait le problème montre le hiatus entre la loi mosaïque et la loi d'Amour de christ.

Une opinion
Mon frère est celui qui fait la volonté du Père.
Il n'est ni matière ni chair.
Il est une vibration, une information, celle de celui qui Est.

Tout humain est, selon moi, mon frère ou ma sœur, car nous sommes tous des parcelles de l'Esprit retenues dans des tuniques de chair. Que nous soyons éveillés ou pas importe peu, car l'Esprit souffle où il veut et quand il veut et nous rejoindrons tous le Père à la fin des fins. Le plus dur est de rester conscient de cette fraternité carcérale face à des individus dont l'engoncement dans ce monde est tel qu'ils en deviennent des incarnations quasi pures du Mal et de ses œuvres.

Surtout si eux ne considèrent que leurs proches.

Pierre a écrit:

Que nous soyons éveillés ou pas importe peu, car l'Esprit souffle où il veut et quand il veut et nous rejoindrons tous le Père à la fin des fins. 

Bien à toi, Pierre.

Mon analyse. 
L'éveil n'est qu'une première étape. 
Cette première étape est la plus accessible, parce que ''démontrée, explicitée, aidée, soutenue''.
Il en reste beaucoup d'autres. Beaucoup plus difficiles, car dépendantes de notre propre recherche, de notre action, pas de celles des autres.

Guilhem a écrit:

Surtout si eux ne considèrent que leurs proches.

Et c'est bien ce qui nous arrivent. 
Je vous choisirai un pour mille, deux pour dix mille.
99, 9% ne voient et suivent que leurs proches, comme des moutons... 

Éveillé! La clé. Combien de marches pour arriver à le voir?
Tu as vu celui qui n'a pas été engendré de la femme? Celui là est le Père.

José a écrit:

Citation :

Mon frère est celui qui fait la volonté du Père. 
Il n'est ni matière ni chair.
Il est une vibration, une information, celle de celui qui Est.

Il y a tout dans cet axiome: je l'adapterai ainsi:
Mon frère, ma sœur, sont ceux qui cherchent le Bien
Ils n'ont ni matière ni chair
Ils sont une vibration, une information, celle de l'Esprit Unique.

Bonjour à toutes et tous,
Christ a dit "tu aimeras le seigneur ton Dieu et ton prochain comme toi-même (...) Je ne suis pas venu pour les bien portants, mais pour ceux qui souffrent". 
Tous les humains, même les pires, sont, selon ce que je comprends de la religion cathare, nos frères et sœurs car nous sommes tous des parcelles d'esprit enfermées dans des tuniques d'oubli, et nous devons nous rapprocher d'eux et non pas les juger. 
C'est vers eux qu'il faut aller en tant qu'éveillés, même sans être consolé, pour tenter de raviver l'étincelle qui leur fera prendre conscience de leur nature. C'est pour cela que l'ordre des bonshommes et bonnes femmes est régulier (règle de justice et de vérité) et séculier (vivre au milieu du siècle et des hommes) et que certains se déplaçaient en binômes dans un but de prédication. 
L'axiome de notre gnostique ne concerne que les éveillés et ne s'applique qu'à eux. Quid de tous les autres?

Ce n'est pas Christ qui a dit cela, mais Iahvé par l'entremise de Moïse (Décalogue). Or, pour les juifs le prochain se limite aux coreligionnaires.
L'absence d'éveil rend impossible la compréhension du message d'Amour de christ. On ne peut donc que les aimer sans retour et aider ceux qui veulent aller plus loin à imaginer le cheminement de leur salut.

Pardon Guilhem, j'avais oublié de mentionner, "Aimez vous les uns les autres comme je vous ai aimés" après la mention extraite du décalogue.
La mention des malades et des bien portants n'est pas dans le décalogue si je ne m'abuse.
Quant à aimer sans retour, c'est le lot des éveillés.

Es-tu sûr, Pierre , qu'aimer sans retour n'est que le fait des éveillés? Personnellement, je pense que le philanthrope qui croit en l'humanité   sait aimer sans  retour, dans le désintéressement.

Oui, la mention des malades et de ceux qui souffrent est néo-testamentaire mais concerne la situation spirituelle et pas mondaine.
Aimer sans retour est à la portée de tous, mais il faut le vouloir.

On entre là dans la difficile compréhension de notre double nature. 
D'où la nécessité de l'éveil pour commencer à cheminer. 
C'est mon analyse.

Bonjour Chantal,
si tu me lis bien, tu verras que je n'ai pas restreint aux éveillés le fait d'aimer sans retour.
J'ai juste écrit que c'était leur lot, pas que c'était leur lot exclusif.

Ce prêche devrait marquer les esprits, avec sa définition sur l'Amour chrétien. 
Rappel des évangiles cités dans le prêche: 
Matt. 5, 44-45: « Et moi , je vous dis: Aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent afin d'être vraiment les fils de votre Père[…] car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et tomber la pluie sur les justes et les injustes.»
Luc. 6, 27-28 : « Mais je vous dis, à vous qui m'écoutez: Aimez-vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent, bénissez ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous calomnient.»
Jean. 15, 12-13: « Voici mon commandement: Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. Nul n'a d'amour plus grand que celui qui se dessaisit de sa vie pour ceux qu'il aime. »
Cet Amour universel, (ou Bienveillance) est le seul à pouvoir  détruire toutes les barrières de classes, de genres, de races entre les humains, « il n'y a plus ni Juif ni Grec, il n'y a plus ni esclave ni homme libre, il n'y a plus l'homme et la femme; car tous, vous n'êtes qu'un en Jésus Christ» disait déjà Paul dans sa lettre aux Galates (3.28).
Les cathares semblent être les seuls, à ce jour,  à s'efforcer de mettre en pratique ce précepte christique qui invalide la loi mosaïque choisissant son prochain. Il ne faut pourtant pas oublier que cet ostracisme a permis et permet encore de    «bénir les canons, organiser des croisades, brûler les hérétiques»…
Merci Guilhem de rappeler ce qu'il en est.

Cher Guilhem,
c'est le prêche le plus proche de ce que j'imaginais être le prêche idéal. 
Le sujet s'inspire des ancien et nouveau testaments et ton discours offre une vision comparative des points de vue cathare et judéo-chrétien en citant des extraits de l'AT et du NT pour appuyer ton propos, ce que je trouve excellent car le public doit bien mesurer que la religion cathare est un christianisme qui s'appuie avant tout sur les textes sacrés de la chrétienté et les écrits cathares authentiques. 
Tes paroles et ton raisonnement décrivent clairement la vision religieuse cathare de la caritas et les comportements qu'elle induit et permettent ainsi d'expliquer aux sympathisants, croyants et opposants ce qui différencie les cathares des autres chrétiens.
Bref, un prêche didactique et profond, qui tient la dragée haute à ceux que j'ai pu entendre de prêtres catholiques même très inspirés. 
En espérant qu'il aura l'audience qu'il mérite.

Un peu excessif, mais sans aucun doute plein de Bienveillance de ta part.

Déjà 50 vues, et surtout des réactions: ça, c'est vivifiant!

Un prêche qui fait recette! Pierre a vu juste. C'est plus que vivifiant!

Belle audience, n'est-ce-pas?

Ce qui m'importe le plus ce sont les commentaires et la durée moyenne de visionnage.
Or, il est vrai que ce prêche semble avoir poussé quelques personnes à s'intéresser au catharisme et c'est très bien.

Bonjour les amis! 
Je suis enchanté de voir que ce prêche a le succès que je supputais qu'il pourrait rencontrer. Selon moi, ce succès est dû au fait qu'il s'agit d'un "véritable" prêche consacré à un thème religieux extrait du Nouveau Testament dans lequel Guilhem, chrétien consolé reconnu de notre ecclésia, expose la vision cathare de ce thème en se référant à d'autres extraits du NT ou de l'AT pour soutenir et compléter son raisonnement. 
Bref un prêche, un vrai, comme en tenaient vraisemblablement les bons chrétiens médiévaux en face de leurs ouailles, et pas un cours de philosophie ou d'histoire du catharisme, que d'autres qu'un consolé peuvent tout aussi bien délivrer.
Il est selon moi vital que la religion cathare fasse sa résurgence par la voix de son actuel consolé, et c'est par des prêches de ce type, complétés par le service mensuel de Guilhem et les adorations des croyants, que la résurgence religieuse cathare commencera à attirer des sympathisants et des croyants. Tous ces rituels sont les manifestations concrètes et visibles que l'Eglise cathare est de retour. 
C'est cela qui, pour moi, est crucial et nous donne du crédit: l'Eglise cathare renaît, avec son consolé reconnu par la communauté des croyants et vivant selon la règle de justice et de vérité, avec ses croyants qui pratiquent l'adoration, avec ses sympathisants, ses rites et son interprétation du NT qui s'appuie sur les écrits authentiques des cathares médiévaux et les récits extraits des registres inquisitoriaux.
Benedicite, seigneur Dieu, père des bons esprits, aide nous dans tout ce que nous voudrons faire!

En fait, je pense aussi que le titre a fait tilt.« Mon frère n'est pas mon prochain», ce n'est pas ce que l'on nous dit au catéchisme et probablement que la plupart d'entre nous, après ce fameux caté, comprend  que mon prochain est avant tout mon frère, compris dans son acception réductrice judéo-chrétienne, à savoir mes proches et mes coreligionnaires. Si ce titre a été perçu comme l'annonce d'une exégèse cathare, cela me parait être un signe encourageant que certaines personnes sont disposées à revisiter les paroles des Ecritures.

Merci Pierre pour cette analyse pleine de bon sens que je vais essayer d'appliquer davantage à l'avenir.