Notre chrétien ayant terminé son carême de la Consolation vendredi, je me suis posée la question: « Et toi, où en es-tu donc?» et pour aider ma réflexion, je suis retournée dans le menu de l'Église cathare de France → Les carêmes cathares.
L'analyse de Guilhem porte sur plusieurs rôles attribués à ce carême.
En ce qui concerne le novice nouvellement consolé, il écrit:
- Citation :
- L'impétrant avait besoin de se maintenir dans un état de concentration et de purification maximum pour ne pas perdre le bénéfice de sa Consolation. C'est à mon sens la raison d'être de ce carême. Il permet de maintenir le groupe de chrétiens de la communauté évangélique et leur nouveau membre dans l'état spirituel nécessaire à son nouvel apprentissage. Et ces quarante jours donneront au nouveau consolé le loisir de se préparer à affronter la particularité du «monachisme» cathare, à savoir le mélange permanent d'une vie séculière (c'est-à-dire mondaine) et d'une vie régulière (c'est-à-dire dans une communauté monastique).
On ne peut que s'attrister aujourd'hui que notre chrétien ne puisse pas connaitre la particularité du monachisme dans toute son intégralité et imaginer la difficulté permanente que représente la solitude sur la voie de justice et de vérité.
Et qu'en est-il des croyants d'aujourd'hui dans ce paradigme cathare du carême?
Ce carême «préparatoire» pour les croyants est:
- Citation :
- un moment intense de réflexion et de remise en cause personnelle, pendant lequel les croyants vont pouvoir s'auto-évaluer […]
Contrairement à ce même carême en 2023, j'ai essayé cette année d'être moins obnubilée par des tentatives de jeûne trop sévère qui amènent facilement à l'échec tout en me donnant des défis plus modestes pour éprouver quand même mes sens. Quant à la remise en cause personnelle de ma position dans le monde elle est très facilement analysable à la lumière de mes divers sentiments dans cette actualité politique de nos jours. Si je tente alors de m'observer, je suis à ce monde ce que la moule est à son rocher. C'est dur pour une moule qui désire s'échapper!
Le constat fait, mon incurable optimisme et mon incorrigible entêtement m'empêchent de baisser les bras, et je m'empare de cette belle image encourageante:
(Après un rappel que tout symbole est absent de la spiritualité)
- Citation :
- S'il est un symbole envisageable du catharisme, c'est bel et bien des chrétiens et des chrétiennes qui cheminent dans la voie de la justice et de la vérité en vue de préparer leur bonne fin et de se rendre dignes de la grâce qu'ils espèrent du Bon Principe et du Saint-Esprit paraclet afin de mettre un terme définitif à leurs transmigrations».
C'est aussi pour cette image-là que je ne veux pas abandonner.