Le Mal pour les cathares

Nous avons parlé du mal.
C'est quoi le mal? Vous avez dit: une perturbation, c'est ce que j'ai noté.
Yves Maris disait que c'est ce qui fait mal.
J'ai aussi mon opinion: c'est la mort, l'ignorance et le mensonge, la guerre, la division, l'éphémère. 
C'est le contraire du Bien et du monde de l'Esprit Saint qui est: la Vie, la Connaissance et la Vérité, la Paix, la Plénitude, l'Éternité.
Le mal, le Bien, j'en suis la source.
M'extirper du mal, hic et nunc, tel est mon but ici bas dans ce monde.

En effet, pour sortir des approches naïves médiévales, je dirais que le Mal est le néant d'Être, mais que le mal que nous percevons en ce monde est sans doute un trouble, une sorte de perturbation liée au mélange dissocié entre un élément issu du Bien et le Mal.

Le mal est notre prison charnelle qui retiens prisonnière une part divine, l'âme. Arrivée là comment? Par une chute? Comme tu le précises, arrêtons là notre naïveté.

Oui, le Mal ou son démiurge a façonné une prison active qui cherche à se faire oublier afin que nous ne soyons pas tentés de lui échapper. Quand nous étudions cela de façon approfondie, nous sommes alors en capacité de comprendre que nous ne sommes pas de ce monde, malgré les efforts de notre âme mondaine aidée de la sensualité pour nous convaincre du contraire.
De là il nous revient de choisir de lâcher prise afin de nous libérer des critères et concepts que ce monde cherche à nous imposer et de faire en sorte de contenir son pouvoir sur nous pour faire une place de plus en plus grande à notre être profond qui doit tout au Bien.

Guilhem a écrit:

Quand nous étudions cela de façon approfondie, nous sommes alors en capacité de comprendre que nous ne sommes pas de ce monde, malgré les efforts de notre âme mondaine aidée de la sensualité pour nous convaincre du contraire.

Si je comprend bien, pour les cathares, il y a deux âmes dans un corps, une mondaine, celle de l'ego, du démiurge, et une autre divine, émanation du Père, retenue prisonnière.

Oui, José, l'«âme divine» comme tu l'appelles est notre  esprit saint, part trop faible de l'Esprit Unique  qu'il ne tient qu'à nous d'éveiller. Je ne suis pas d'accord avec toi pour identifier la mort au Mal. La mort, si nous préparons notre bonne fin, c'est au contraire la libération , la fin de l'emprise du Mal sur notre «âme divine».

C'est normal Chantal, que tu ne sois pas d'accord. Nous ne travaillons pas sur le même texte, le même message. D'où des différences.

Bonjour chers amis. Le Bien est le principe éternel dont nos parcelles d'esprit sont l'émanation et le Mal est le principe temporel dont nos âmes et nos corps sont la création.

A la lecture de ce forum, difficile de se faire une idée claire sur ce qu'est le Mal pour les cathares. Entre le très philosophique : le Mal est le néant d'être, et le très familier : le Mal est ce qui fait mal d'Yves Maris, en passant par le "EST ET NON" de l'Apôtre Paul. Dans son introduction aux "Écritures Cathares", René Nelly écrivait :" Aucune théorie ne paraissait aux cathares plus entachée d'anthropomorphisme moral que celle qui soutient la relativité du Bien et du Mal" que l'on traduit familièrement par le vieil adage : C'est un mal pour un bien. Je propose la version suivante : le Mal est un algorithme, l'algorithme du mal. Notre cerveau fonctionne selon cet algorithme. Dès qu'un problème se pose, l'algorithme nous suggère une solution qui paraît dans un premier temps frappée au coin du bon sens et de la bienveillance. Mais très vite cette solution se révèle en fait maline. Il faut donc renverser le vieil adage : ce n'est pas un mal pour un bien, c'est un bien pour un plus grand mal. Ainsi fonctionne le Mal dans ce monde. Jean-Paul

Mon opinion
Il faut l'avoir clairement identifié.
Le mal c'est l'ego, à 99%. Le 1%, c'est l'âme, qu'il a endormie et emprisonnée, et qu'il nous faut absolument avoir libérée de notre vivant, pour accéder au Salut.
Cela me fait penser à la parabole de la brebis égarée.
Comme dit Guilhem, y'a de quoi s'occuper.