Moment suspendu.

On le sait, les détracteurs du catharisme au XIIIe siècle ne reculèrent parfois devant aucune calomnie, aucune diffamation pour anathématiser la religion cathare. Le chapitre de Jean Duvernoy sur la sociologie du catharisme est édifiant sur ce sujet. Et pourtant, on respire tout à coup, et il est heureux de le souligner quand, dans tout ce Mal surgit un écrit singulier qui tente de rétablir la vérité (même si cette parole  fût peu ou prou entendue).Voici un extrait de la Somme du Franciscain Jacques de Capellis (in Archives départementales de l'Aude, sous- série 179 J, Fonds Jean Duvernoy) qui prévient les catholiques contre tous les mensonges perpétrés contre la religion cathare. 

Citation :

Ils (les cathares) font la même imposition des mains à leurs croyants malades: d'où le bruit a couru dans le vulgaire qu'ils les étouffent, pour qu'ils deviennent martyrs ou confesseurs. Ce que par expérience nous avons reconnu être faux, et nous mettons en garde de ne pas croire qu'ils perpètrent un tel crime. Nous savons en effet qu'ils croient aux bonnes œuvres, et font beaucoup de bonnes choses en jeûnes, en fréquentes prières, en vigiles, en modicité du vêtement et de la nourriture, et pour dire la vérité, ils dépassent par l'austérité de leur abstinence presque tous les autres religieux». 

Comme il est bon de découvrir que le Bien même sur cette terre, peut toujours trouver le chemin de l'âme humaine.

Chantal a écrit:

On le sait, les détracteurs du catharisme au XIIIe siècle ne reculèrent parfois devant aucune calomnie, aucune diffamation pour anathématiser la religion cathare. Le chapitre de Jean Duvernoy sur la sociologie du catharisme est édifiant sur ce sujet. Et pourtant, on respire tout à coup, et il est heureux de le souligner quand, dans tout ce Mal surgit un écrit singulier qui tente de rétablir la vérité (même si cette parole  fût peu ou prou entendue).Voici un extrait de la Somme du Franciscain Jacques de Capellis (in Archives départementales de l'Aude, sous- série 179 J, Fonds Jean Duvernoy) qui prévient les catholiques contre tous les mensonges perpétrés contre la religion cathare. 

Citation :

Ils (les cathares) font la même imposition des mains à leurs croyants malades: d'où le bruit a couru dans le vulgaire qu'ils les étouffent, pour qu'ils deviennent martyrs ou confesseurs. Ce que par expérience nous avons reconnu être faux, et nous mettons en garde de ne pas croire qu'ils perpètrent un tel crime. Nous savons en effet qu'ils croient aux bonnes œuvres, et font beaucoup de bonnes choses en jeûnes, en fréquentes prières, en vigiles, en modicité du vêtement et de la nourriture, et pour dire la vérité, ils dépassent par l'austérité de leur abstinence presque tous les autres religieux». 

Comme il est bon de découvrir que le Bien même sur cette terre, peut toujours trouver le chemin de l'âme humaine.

Je suis d'accord, c'est pourquoi je suis surpris qu'il y ait eu des gens normaux parmi eux.

La normalité est une conception floue qui dépend de celui qui l'énonce. Ce qui inquiète est que l'on puisse comprendre la justesse des choix des cathares et participer à leur martyr.

Je voudrais corriger ma déclaration et dire que j'ai été surpris de voir que des personnes aussi bonnes étaient présentes. Je suis d'accord pour dire que la normalité est un concept vague qui dépend de qui le prononce, et que ce que les inquisiteurs ont écrit devrait être lu à 50%, car ils n'ont épargné personne.  Je connais deux historiens qui traduisent le catharisme, l'un de Russie et l'autre d'Ukraine.
Ils traduisent des textes, font des vidéos sur leur chaîne YouTube, c'est bien, mais quand j'entends ce qu'ont écrit les scribes de l'Inquisition , je commence à douter que ce soit vrai ou non.
Donc je sépare toujours le bon grain de l'ivraie.
Et je prends ce dont j'ai besoin.
Il ne faut pas tout croire, il faut toujours vérifier.

C'est bien le même constat que j'ai pu lire dans l'article de Mythologies, numéro 56, intitulé «Le mythe cathare», article anonyme qui  utilise aussi à l'envi le conditionnel et qui énonce plusieurs faussetés comme:

Citation :

c'est au XIXe siècle que le concept de catharisme prit forme […] Parmi ces premiers auteurs, le pasteur ariégeois Napoléon Peyrat se distingua en tant que père des grands mythes albigeois, comme celui d'Esclarmonde de Foix. C'est lui qui fit de Montségur le grand sanctuaire des hérétiques. Cependant, l' initiateur du catharisme moderne fut Charles Schmidt (1812-1895). Il popularisa le terme« cathare» et ses travaux, s'appuyant principalement sur les écrits biaisés de l'Église médiévale, implantèrent durablement l'idée d'une grande Église cathare dualiste à l'échelle de l'Europe.

En fait cet article semble être un compte rendu de l'exposition qui parle de beaucoup de choses à la fois, sans aborder vraiment le catharisme. On nous parle aussi de Bernard Délicieux, «l'agitateur du Languedoc», on ergote sur les dissentions sensées séparer les historiens sur la définition même du catharisme et autres fadaises pour faire le tour du sujet sans y entrer. Je reprendrai la remarque de Coluche pleine de sagesse: «Quand on n'a pas plus d'informations à donner, on ferme sa g…» J'hésite à écrire à Bernard Audouy, le rédacteur en chef de cette revue que par ailleurs j'aime beaucoup. Les infos positives de cet article sont quand même les  dates et lieux de l'expo: «Cathares, Toulouse dans la croisade»,  du 5 avril 2024 au 5 janvier 2025, au musée Saint-Raymond et au couvent des Jacobins à Toulouse. Parce qu'il ne faut pas s'arrêter sur un simple compte- rendu peut-être raté, ceux qui passeront à Toulouse dans l'année et s'aventureront dans la visite de l'expo, penseront, j'espère, à nous offrir leur propre compte-rendu.