Allumer la lampe

Matthieu (5, 15) a écrit:: On n'allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau mais sur le lampadaire, et elle brille pour tous dans la maison.

Que nous dit ce passage ? Quand on a la lumière, on ne la laisse pas perdre en la cachant, mais on l'expose pour que tous puissent en profiter s'ils le veulent.
Cela est confirmé par le verset suivant :

Matthieu (5, 16) a écrit:: Qu'ainsi votre lumière brille devant les hommes pour qu'ils voient vos belles œuvres et glorifient votre père qui est dans les cieux.

Comment doit-on comprendre cela de nos jours ?

La lumière (ou la lampe) c'est notre éveil. Quand l'éveil nous a atteint — que l'on pense donc être devenu croyant — on ne le cache pas aux autres. On le dit simplement et avec humilité, afin que les autres ne confondent pas cet aveu avec du prosélytisme.
Quand il s'agit de proches immédiats, conjoint, enfant, parents dépendants, etc., on ajoute que cela ne changera rien aux engagements que nous avons pris envers eux pour aussi longtemps que tiendra l'engagement, sauf s'ils choisissent de nous rendre une liberté dont nous nous étions déchargé de notre plein gré.

On retrouve dans ce concept ce que nous montrent les témoignages médiévaux. Les interrogatoires d'Inquisition de Jacques Fournier (Pamiers fin 13e siècle) sont pleins des problèmes que montrent cette franchise. La plupart du temps les proches ont du mal à accepter ce changement d'orientation spirituelle qui est très différente de ce à quoi nous sommes habitués. À cette inquiétude légitime face à un christianisme si différent s'ajoute l'inquiétude d'un changement de choix de vie (alimentaire, relationnel, etc.) et, pourquoi pas, à un désir de rupture dans les choix sociaux, à commencer par celui de la famille.

C'est là un barrage à la révélation que beaucoup craignent de passer. Mais le secret n'est pas compatible avec le catharisme.

Il faut donc user de diplomatie, d'humilité et de persuasion pour rassurer l'entourage quant au fait qu'on ne s'engage pas dans une dérive sectaire, qu'on ne va pas s'isoler et qu'on ne va pas imposer quelque changement que ce soit aux autres.

Malgré nos efforts, on ne pourra pas échapper à quelques réactions négatives, liées d'abord à l'inquiétude que j'ai évoqué ci-dessus, mais aussi à l'incompréhension de nos choix qui poussera à la suspicion et parfois à l'agressivité.

Messages : 440 Date d'inscription : 07/02/2022 Age : 57 Localisation : Malte

Bonjour Guilhem,
C'est dur de faire le pas définitif et, en ce qui me concerne, je progresse à doses homéopathiques afin de ne pas nuire à ma famille. Ma femme sait que je suis catharisant et ne s'en formalise pas et, tout comme moi mais pour des raisons différentes, nos modes de vie et d'alimentation s'orientent de plus en plus vers une pratique compatible avec la non violence absolue et une empreinte la plus réduite possible. La prudence et la patience sont mon choix car exposer la lumière de manière trop crue n'est pas forcément la méthode la plus efficace à mes yeux et ce n'est pas non plus mon caractère.

Pierre, le plus difficile semble quand même accompli, si ta compagne te comprend. Courage, suis ta route!

Je comprends tes difficultés, même s'il me semble plutôt simple de révéler choix spirituel qui n'a rien en lui de susceptible d'inquiéter, surtout si on précise que les engagements passés seront toujours prioritaires.
Cette difficulté à finaliser la démarche peut être aussi liée à un doute personnel sur l'état de ton cheminement.
Je ne peux donc que te conseiller un profond et bienveillant examen de ton avancement pour éviter tout engagement prématuré.
Si je dis régulièrement que le croyant est intiment, profondément et irrémédiablement convaincu qu'il ne peut faire son salut qu'au sein de l'Église cathare, c'est justement pour que chacun puisse vérifier son état d'avancement.