Évolution ou révolution ?

Quand on nous parle du catharisme, les reproches les plus récurrents portent en général sur son attachement aux valeurs chrétiennes et cathares originelles, souvent taxées d'archaïques et sur son respect de la Règle de justice et de vérité des cathares médiévaux dont la volonté de la respecter est généralement qualifiée d'attitude dogmatique.
Bien entendu, les détracteurs de nos choix mettent en avant la logique et nécessaire évolution que doit accepter le catharisme.
Mais, entendons-nous bien sur les termes. L'évolution est une attitude visant à améliorer quelque chose pour le rendre plus efficient, plus adapté à son environnement et meilleur au final.
En matière de production humaine il est courant que des évolutions soient possibles tant nous sommes imparfaits.
Mais tout doit-il et peut-il évoluer ?
Prenons la non-violence absolue : qu'y a-t-il de nos jours de plus évolué que la non-violence absolue ? Rien, car toute modification ne peut que restreindre le caractère absolu de la non-violence, ce qui n'est pas une évolution, mais une involution.
Et bien d'autres éléments de la Règle cathares sont eux aussi difficiles à faire évoluer sans les dénaturer. Celà veut simplement dire qu'après une dizaine de siècles de recherche et d'études le catharisme avait réussi à atteindre un niveau de qualité presque idéal.
D'ailleurs les évolutions que proposent nos détracteurs n'en sont pas, bien au contraire. Décider que chacun peut décider qu'il est croyant sans en afficher les critères vise à simplement permettre au tout-venant de se gargariser sans effort. C'est la victoire de l'égo.
Et vouloir défaire le catharisme médiéval au seul argument qu'il faut un catharisme moderne, comme par hasard moins contraignant et moins sélectif est encore une expression égotique de celles et ceux qui veulent transformer le catharisme en auberge espagnole afin de l'adapter à leurs choix de vie sans jamais en renier quoi que ce soit qui leur semble trop difficile à atteindre.
Un vélo avec des petites roues permet de faire du vélo quand on manque d'équilibre, mais on n'a jamais vu un Tour de France de vélos à petites roues.

C'est probablement ce« niveau de qualité presque idéal», je dirai «idéal» personnellement, qui rebute nos contemporains, si peu habitués  à se donner une discipline de vie, seulement jouisseur de l'instant présent, cherchant toujours plus le plaisir dans les choses vaines. La règle de justice et de vérité contenant les préceptes essentiels du catharisme est évidemment à lire plusieurs fois, si l'on veut vraiment la comprendre au-delà de la contrainte première qu'elle représente. Je crois que si l'on ne fait pas ce premier effort, c'est qu'on reste un simple jouisseur de la vie qui refuse de se poser les bonnes questions. Quant à la non-violence absolue, qui pourrait proposer un plus beau, un plus utile idéal pour l'humanité ? Est-ce qu'on va attendre qu'il soit trop tard pour envisager seulement d'en faire une grande cause mondiale?

La non-violence absolue ne peut avoir sa place en ce monde corruptible et déclinant. Elle est un point d'équilibre extrêmement fragile et ténu qui ne peut être atteint que par des êtres eux-mêmes très équilibrés, ce qui ne se voit pas en ce monde.
Que l'effort de viser à tendre vers cet idéal soit vécu comme impossible est la première épine que se mettent dans la chair celles et ceux qui ne veulent pas entamer le cheminement. Ce dernier est vécu comme un parcours à réussir pour obtenir la récompense. C'est une erreur : ce n'est pas un parcours, mais un chemin de vie et il n'a pas de but, car nous sommes éternel ce qui fait qu'il est sans fin.
La seule évolution possible dans le catharisme est celle que nous suivons dans notre avancement pour nous rapprocher de cet idéal. Il n'y a pas de raccourci ni de mode de cheminement plus confortable et toute inflexion de l'itinéraire nous fera sortir du chemin de vie.

Je deteste la violence mais esque je suis non violent absolue - non - encore beaucoup de travail a faire sur moi pour me rendre la.

C'est effectivement un des points les plus difficile à atteindre.

Posons-nous la question, qu'est-ce qui a changé depuis le moyen-age? Certainement pas le Bon Dieu Vrai Dieu. Certainement pas le message du Christ. Certainement pas l'exigence chrétienne authentique. Ce qui a changé, c'est le monde mauvais dans lequel nous vivons. Alors pourquoi l'exigence chrétienne authentique que constitue le catharisme devrait changer. Cette exigence n'a pas à s'adapter au monde mauvais. Jean-Paul

C'était hic et nunc il y a 2000 ans et c'est toujours ici et maintenant que ça se passe.

Depuis le Moyen-Âge ,l 'humain ne semble pas avoir progressé, malgré toutes les belles idées qui peuvent sortir de sa tête. Et  si c'est le monde mauvais qui a changé, j'ai bien peur que ce dernier en se prenant pour Dieu, y soit pour quelque chose: c'est bien cela le plus triste.