L'identification et la résistance au Mal

Le savoir et l'intuition que le catharisme nous apporte, afin de disposer de la connaissance spirituelle fine, nous évitent de tomber dans les pièges que nous tend le maître de ce monde.
Cela est particulièrement visible avec la parabole des talents que j'ai étudié et publiée, et qui était le sujet d'un prêche de l'année dernière.

«La parabole des talents »( Matthieu; 25,14-30) m'a fait  beaucoup cogité,  je la  comprends aujourd'hui  selon la prescription cathare: «Éloigne-toi du Mal».
Une fois reconnu ce qui nous vient du mauvais principe, il s'agit de s'appliquer à ne pas faire fructifier ce que ce dernier nous a remis (sans notre accord) mais de lui rendre sans profit ni perte de notre part( ainsi en est-il de notre tunique de chair, par exemple)(Je reprends les paroles de Guilhem).  Il s'agit donc de ne pratiquer aucun commerce avec ce principe et de n'avoir aucune action sur l'ensemble de sa création, selon la règle de non-violence absolue.
Content du service rendu par ses deux esclaves, les paroles du "mauvais" maître: «Tu as été fidèle sur peu de choses, je t'établirai sur beaucoup…» sont à comprendre: «Tu m'as satisfait, je te récompenserai en te donnant plus.»
Quant à son esclave paresseux et inutile qui n'a rien fait pour enrichir son maître, il sera donc puni, et malgré sa pauvreté, on lui retirera ce qu'il possède.
Le premier sentiment (mondain) qu'éveille en nous cette parabole est un sentiment d'injustice: Pourquoi prendre à un miséreux? 
Ce texte m'était carrément insondable dans Matthieu;4,24:

Citation :

Faites attention à ce que vous entendez. La mesure dont vous vous servez servira de mesure pour vous et il vous sera donné plus encore. Car à celui qui a, il sera donné; et à celui qui n'a pas, même ce qu'il a lui sera retiré.

Ce qu'il faut comprendre c'est que la possession des choses, la richesse (ici représentée par le symbole fort de l'argent) est un  acte complètement  mondain qui nous emprisonne dans une escalade, ou plutôt une "désescalade", une chute  dans le désir, l'envie de posséder toujours plus. L'avoir entraîne le désir d'avoir autre chose, ou  encore plus de choses, et/ou  la frustration de ne pas posséder. C'est bien là l'exemple type de la victoire de l'âme mondaine et de l'emprise des sens sur notre vie spirituelle.
Pour résumer désirer comme épargner, ou plus globalement donner de l'importance aux choses matérielles et donc vaines, c'est suivre le principe du Mal, c'est s'éloigner irrémédiablement de la recherche du Bien.
D'ailleurs la parole christique est on ne peut plu claire. Luc;9,25

Citation :

Et quel avantage l'homme a-t-il à gagner le monde entier, s'il se perd ou se ruine lui-même?

Et encore; 9-3 Jésus à ses disciples:

Citation :

Ne prenez rien pour la route, ni bâton, ni sac, ni pain, ni argent; n'ayez pas chacun deux tuniques.

Aujourd'hui, on entend à l'envi, dans les médias, ce conseil-ci: «Tu ne le porte plus? Vends-le! »
Quand s'achèvera donc cette chute?

Chantal a écrit:

D'ailleurs la parole christique est on ne peut plu claire. Luc;9,25

Citation :

Et quel avantage l'homme a-t-il à gagner le monde entier, s'il se perd ou se ruine lui-même?

Et encore; 9-3 Jésus à ses disciples:

Citation :

Ne prenez rien pour la route, ni bâton, ni sac, ni pain, ni argent; n'ayez pas chacun deux tuniques.

Ah! J'adore. Luc n'a pas son pareil pour interpréter les paroles de Jésus. Mais que comprend il? Je me le demande. En tout cas, pas la même chose que moi je reçois de l'enseignement, du verbe, de ''l'information''.

Pourquoi cette pointe de moquerie, José? Tu ne serais pas d'accord avec le 9,25 ?

De quel monde, entier, parle t il? Et l'homme qui s'y perd ou s'y ruine, c'est qui?

Je pense qu'il parle du monde que nous habitons malgré nous, et l'homme qui s'y perd ou s'y ruine est celui qui n'a pas encore connu l'éveil et qui n'a aucune conscience de sa prison. On doit pouvoir trouver cette phrase différemment formulée chez Thomas…

Oui, vouloir gagner le monde entier alors qu'il ne faut être que passant c'est en effet être profondément endormi. C'est comme cela que je le vois. 

Donc tu valides la parole attribuée à Luc.

Non. Parce que l'homme dont parle Luc est la créature, celle qui bâtissant ce monde sert le démiurge. L'éveillé sait qui il est. Il est la source, il est dans le puits, pas autour.

Au contraire il dit que l'homme n'a aucun avantage à bâtir ce monde au lieu de se construire lui-même : 
Et quel avantage l'homme a-t-il à gagner le monde entier, s'il se perd ou se ruine lui-même?

Chacun interprète le message comme il l'entend. Et c'est très bien ainsi. Cela permet de s'y attarder, d'y réfléchir, de corriger éventuellement.