Platon : L'apologie de Socrate

Pour commencer ce travail, je vous invite à lire et à commenter ici, cet ouvrage qui nous raconte comment Socrate s'est comporté lors de son procès et comment il a manipulé les juges pour les obliger à commettre une faute juridique, sociale et philosophique.

Si vous l'avez déjà lu et que vous en gardez un souvenir précis, vous pouvez commenter dès maintenant.

Socrate, pour se défendre va faire, lui seul, le vrai procès qui devrait avoir lieu. S'adressant à la raison des jurés, et non à leurs sentiments, en quête de la seule vérité, il démontre une  à une les incohérences des chefs d'accusation retenus contre lui. Le philosophe qui se distingue des humains  et  de ses confrères philosophes se trouve en butte à la rumeur anonyme  , les " on dit" qui courent sur lui depuis des années, ces  accusations, encore plus insidieuses que celle de Mélétos puisqu'elles refusent le dialogue, sont rappelées par Socrate qui conclut et prophétise alors: Ce qu'il faut condamner c'est: 

Citation :

La calomnie et l'envie du grand nombre qui ont déjà fait condamner d'autres hommes de bien et qui, je pense, en feront condamner encore; il n'y a pas à craindre que cela s'arrête à moi.

Quant aux accusations de Mélétos (soutenu par Anytos et Lycon) elles seront tout aussi brillamment démontées. 
Comment Mélétos peut-il s'inquiéter de la corruption de la jeunesse lui qui est complètement indifférent aux questions éducatives? Comment peut-il affirmer que Socrate est athée tout en prétendant qu'il croit aux démons qui sont enfants de Dieu? 

Citation :

Il est clair pour moi que cet homme se contredit lui-même dans son acte d'accusation.

La parole de Socrate jette une lumière crue sur ce qui demeurait flou et incertain. La force de vérité est dans la parole philosophique. Si la Pythie déclare Socrate comme le plus sage des humains c'est parce que sa sagesse est en quête de ce qui est beau et bon, c'est la sagesse ignorante en quête du Bien humain (le «Connais-toi toi-même»).Socrate est sage parce qu'il est le seul à savoir qu'il ne sait rien. Dieu, par la voix de la Pythie, nous signifie que la sagesse humaine a bien peu de valeur, voire aucune. Les sophistes, détracteurs de Socrate ne peuvent entendre cela. Et lui, Socrate a été choisi par Dieu ,justement pour éveiller les consciences. 
 C'est parce qu'il pense ne pas avoir commis une quelconque injustice, mais aussi parce qu'il ne craint pas la mort que Socrate  propose une récompense et non une peine à son procès.  En demandant la prytanée, il met volontairement les juges dans une situation impossible; c'est un affront explicite pour ceux qui veulent sa mort.
C'est encore par une dernière prophétie qu'il met ses juges-bourreaux face à leur ignorance et à leur lâcheté:

Citation :

Vous avez agi de la sorte aujourd'hui dans l'idée que vous seriez délivrés à l'avenir de l'obligation de rendre compte de votre façon de vivre. Mais vous y gagnerez tout le contraire, c'est moi qui vous le dis.

Et on comprend pourquoi  la destinée de cette âme éprise de Vérité sera comparée à une autre, quelques siècles plus tard.

Citation :

Mais voici déjà l'heure de nous en aller, moi pour mourir, vous pour vivre. Qui de nous prend la meilleure direction?  Nul n'y voit clair, excepté Dieu.

L'esprit du personnage est très bien rendu.

Désolé, mais Platon dans le texte n'est pas mon truc. Je préfère me concentrer sur le NT et les écrits cathares, qui sont, à mon humble avis, les seuls textes vraiment indispensables et me donnent déjà beaucoup à réfléchir, ainsi que sur l'histoire du christianisme, qui permet de saisir l'apport platonicien et d'Aristote aux divers courants issus du christianisme originel, ce qui me suffit à titre personnel.

Chaque apport permet d'évoluer dans la construction doctrinale cathare.
Le Nouveau Testament, même s'il n'est pas cathare, permet de comprendre les raisons des citations faites par les cathares dans leurs rituels et leur sacrement.
Le Livre des deux principes est un prolongement philosophique adapté à l'Église cathare des textes philosophiques grecs.
Les auteurs grecs déjà cités sont la source à laquelle se sont abreuvés les théologiens et les philosophes cathares.

Maintenant, personne n'ambitionne de faire de tous les croyants des prédicateurs. Au Moyen Âge déjà, il y avait quelques prédicateurs dans les maisons cathares, mais la plupart des consolés se contentaient de mener leur vie religieuse et laborieuse et laissait à d'autres le soin de pratiquer l'exégèse et l'enseignement.

Aujourd'hui c'est la même chose. Certains préfèrent se contenter de l'approfondissement de leur foi cathare en étudiant les auteurs, anciens et modernes, qui leur permettent de comprendre la justification des choix doctrinaux.
D'autres, ont l'envie et les compétences pour pousser plus loin l'étude intellectuelle afin d'être en état d'argumenter avec des détracteurs dont certains disposent de connaissances élargies. Chacun, à sa place, participe au rayonnement de la foi cathare.

Je rappelle aux croyants qui ne se sentent pas à l'aise avec les textes philosophiques, qu'il existe des ouvrages de commentaires de ces textes, car même pour un croyant qui veut faire sa bonne fin sans devenir un jour un prédicateur, la compréhension de ces textes est nécessaire.
La catéchèse a pour but de vous préparer au noviciat, qu'il soit proche ou lointain ; il ne vous revient pas d'en faire un self service où vous prenez ce qui vous plaît et laissez le reste.

Cher Guilhem, j'ai étudié les écrits de Platon relatifs à Socrate en Terminale, et je médite depuis lors régulièrement ses propos tels que "je sais que je ne sais rien", "connais toi toi-même et tu connaîtras l'univers et les dieux". Mais je n'ai rien de particulier à en dire car je les trouve tellement logiques et raisonnables qu'il me paraissent banals.

La seconde citation n'est pas de lui, mais elle figurait sur le fronton du temple de Delphes où il l'a vue. La première n'est pas rapportée par Platon, mais par Cicéron dans son ouvrage : Les académiques.

Désolé pour la confusion, ces souvenirs datent de plus de 40 ans. Peu importe les auteurs pourvu qu'on ait leur pensée. Bon dimanche!