Oui, le paradoxe est même double : d'un côté les judéo-chrétiens insistent sur un Jésus né dans la misère et dans des condition indignes pour devenir un personnage immense, vainqueur de toutes les vicissitudes ; de l'autre Paul, homme issu d'une famille riche et influent lui-même recherche son salut dans l'humilité et la faiblesse.
La fameuse épine dans la chair dont parlait Paul et que Yves connaissait depuis plusieurs décennies est un moyen de se souvenir que notre cheminement est difficile, comme l'aiguillon rappelle au bœuf qu'il est un esclave, au cas où il aurait l'audace de l'oublier.
Il est plus utile d'être dans la difficulté si l'on veut cheminer efficacement vers son salut. «Il est plus facile à un chameau de passer par le chas d'une aiguille qu'à un riche d'entrer en paradis.»