Ce film avec Jodie Foster comme actrice principale pose, me semble-t-il, fort justement la question de la vengeance.
Après avoir subi une agression gratuite et extrêmement violente, au cours de laquelle son compagnon va trouver la mort et elle aura été gravement blessée, une jeune femme va acquérir illégalement une arme et va voir sa vie basculer.
En effet, prise dans une agression, elle va utiliser son arme contre un agresseur qui vient de tuer une femme pour des raisons de garde d'enfant.
Dès lors, elle bascule dans le monde de la justice expéditive contre ceux qui s'en prennent à des victimes innocentes et sans défense.
Au final, elle va retrouver ses agresseurs et les tuera également.
Ce qui m'intéresse dans ce film c'est de voir comment le recours à la violence, même légitime, même quand celui sur qui elle s'exerce a toutes les apparences d'un monstre, détruit ce jeune femme que rien n'avait préparé à devenir elle-même violente.
En effet, on y voit que la violence, même bien-fondée, même nécessaire, provoque un conflit intérieur qui déstabilise son auteur au point de devenir un étranger à sa propre personne et de ne jamais pouvoir rétablir l'état antérieur.
En fait, un non-violent ne peut avoir recours à la violence et redevenir le non-violent qu'il était antérieurement.
Seul un violent refoulé peut tirer un bénéfice — forcément pervers — d'une violence légitime qui lui permet d'assouvir ses pulsions refoulées en toute impunité.