Qu'as-tu fait de ton talent ?

Le prochain culte portera sur l'analyse de cette parabole qui va réserver à certains une très grosse surprise.

Pour mémoire, on la trouve dans Matthieu 25 (14,30)

J'avoue avoir du mal à comprendre pourquoi le maître, déjà loin d'être sympathique, punit son esclave qui n'a fait que préserver le bien qui lui a été confié et n'a aucunement spolié ou amoindri la fortune du maître.

Du fait de cette incompréhension, je n'arrive pas à saisir la signification de cette parabole. Gageons que la très grosse surprise de Guilhem m'extraira de ce brouillard.

Deux choses : une parabole ne cherche pas forcément la cohérence des faits, mais crée une situation propice à permettre à la morale de s'appliquer. Le maître, que tout le monde devrait reconnaître comme malhonnête, a-t-il pu chercher à créer une situation visant à asservir encore plus ses esclaves, comme le maître du monde le fait quotidiennement avec nous en nous soumettant à la tentation ?

Cela voudrait donc dire que, dans cette parabole, le maître sert le prince de ce monde et non pas le principe du bien, puisque le bon arbre ne peut engendrer que de bons fruits et le mauvais arbre de mauvais fruits.

Ou qu'il est plutôt le démiurge lui-même.

Ce serait donc une parabole sur la résistance au démiurge avec les conséquences qu'elle implique pour l'esclave récalcitrant.

Ou plutôt sur notre double nature, la part mondaine ne devant faire l'objet d'aucune valorisation ni destruction, afin d'être rendue le moment venu en l'état où nous l'avons reçue.

Par destruction, s'agit-il d'une autodestruction du type addiction ou suicide?

Autre question : notre part mondaine évolue physiquement et mentalement de notre naissance à notre mort. Aussi, à quelle étape de notre vie l'"état où nous l'avons reçue" correspond-il?

Oui, un acte dont nous serions l'instigateur et qui viendrait en contradiction avec notre obligation de non-violence.

Le troisième serviteur est le seul a avoir une attitude cathare  en montrant qu'il ne prête aucune valeur aux choses de ce monde (ici en plus il s'agit de l'argent, symbole de richesse et de moyen d'exercer du pouvoir sur les autres), pourtant il ne se permet pas non plus de détruire ce qui ne lui convient pas: c'est l'exemple parfait de la moindre prégnance.
Cette parabole (qui correspond à la parabole des mines chez Luc;19.13-28) illustre parfaitement la phrase que, moi aussi, je trouvais incongrue dans la bouche de Jésus:

Citation :

28-29 Retirez-lui donc son talent et donnez-le à celui qui a les dix talents. Car à tout homme qui a , l'on donnera et il sera dans la surabondance; mais à celui qui n'a pas, même ce qu'il a lui sera retiré.

Et Luc: 19.26

Citation :

Je vous le dis: à tout homme qui a, l'on donnera, mais à celui qui n'a pas, même ce qu'il a lui sera retiré.

Ce qu'il faut comprendre, c'est  que ces talents, ou argent prêté par le maitre pour faire fructifier, ne sont que possessions  de biens excédentaires, biens corruptibles et corrupteurs qui  asservissent l'humain  au Mal en aiguisant son désir de posséder toujours plus aux dépens de ceux  qui sont dans le besoin. L'argent est par excellence l'objet maléfique de la domination. Comme ce texte est moderne!  
Finalement, le maitre parait bien tel un Mammon, dans les deux évangiles :Matthieu 25-30

Citation :

Quant à ce serviteur bon à rien, jetez-le dans les ténèbres du dehors: là seront les pleurs et les grincements de dents.

Luc 19-27

Citation :

Quant à mes ennemis, ces gens qui ne voulaient pas que je règne sur eux, amenez-les ici , et égorgez-les devant moi.

L'évolution de notre part mondaine dépend de sa corruptibilité, c'est-à-dire de l'incompétence du démiurge. Nous la lui rendrons sans avoir cherché à participer à son évolution. C'est ce que fait le troisième serviteur en l'enterrant jusqu'au retour du maître sans s'occuper de la valeur éventuelle de son cours.
Regardons le comportement du maître envers les deux premiers comme on le ferait avec une personne qui ayant volé des trésors dans une tombe égyptienne tomberait dans des sables mouvants avec son trésor. Sa cupidité l'a conduit au bord de la mort, mais il est toujours avide. Le maître alourdit encore sa charge en satisfaisant sa cupidité ce qui l'enfonce encore plus vite dans le piège.
On retrouve cette notion dans l'histoire de Barlaa et Josaphat que vous trouverez sur le site.

Je me suis basé sur le texte d'il y a dix ans, mais je l'ai un peu peaufiné pour ce prêche.

Je viens de regarder les statistiques de ce prêches, que nous croyants considérons comme essentiel, et je remarque qu'il n'attire pas particulièrement les visiteurs. Cela ne m'étonne pas et me conforte dans mon choix de séparer drastiquement ce qui concerne le sympathisants et les croyants, de ce qui concerne les curieux et le grand public.
Quand on n'est pas en mesure de comprendre un message, chercher à le lire est une perte de temps. Il faut toujours commencer à la base.

Citation :
28-29 Retirez-lui donc son talent et donnez-le à celui qui a les dix talents. Car à tout homme qui a , l'on donnera et il sera dans la surabondance; mais à celui qui n'a pas, même ce qu'il a lui sera retiré.

Pour moi je vois ça comme les dons de Dieu à travers le St Esprit, en dépit decla corruption du monde actuel. 

Le talent est ce que chaque croyant a reçu du St Esprit,  soit par expérience, rituel ou évolution spirituelle. 
Le croyant ne mettant pas en pratique ce "talent" ou "don" de l'Esprit de Dieu, rejette l'esprit de Dieu et de fait rejette son salut et ne fait que prolonger son malheur en ce monde.
Ainsi toute grâce rejetée est redistribuée au croyant qui a su accueillir et partager le don de Dieu à travers l'Esprit Saint.

Notre mission de cathare est de savoir discerner, malgré le mal apparent de ce monde, le bien qui en ressort et de le transmettre à nos frères en Christ afin qu'ils puissent découvrir son vrai message d'amour et de salut.

Votre proposition s'oppose à la doctrine cathare sur plusieurs points.
Dieu, le Dieu bon s'entend, n'intervient pas dans le monde et, surtout, ne différencie pas les parts spirituelles entre-elles. Du point de vue de notre part spirituelle nous sommes donc tous strictement égaux.
L'absence de libre-arbitre liée à notre emprisonnement ne permet pas à celui qui n'a pas connu l'éveil de savoir ce que lui transmet ou pas Dieu. Ce serait donc injuste de retirer quoi que ce soit.
Nous sommes consubstantiels à Dieu, donc rien ne peut être ajouté ou retiré à notre part spirituelle.

Le Dieu cité dans l'Évangile concerné est Iahvé, donc le diable. Vos explications sont donc à contre-courant de la logique.